Textes traduits et présentés par le père Christophe Vuillaume, osb.
Au coeur du Livre de Job se trouve un renversement de perspectives que provoque l’intelligence de la foi. Au milieu des situations les plus défavorables humainement parlant, une porte s’ouvre sur les secrètes dispositions divines. Job, l’affligé, est en fait la figure du Rédempteur qu’annonceront les chants du serviteur souffrant d’Isaïe. Il est, en ce sens, à la fois celui qui fut « Le plus beau des enfants des hommes » (Ps 44, 3) et Celui dont il est dit : qu’il était « sans beauté ni éclat pour attirer nos regards » (Is 53, 2). Paradoxe dont est marquée toute la vie chrétienne : la transcendance révélée dans l’immanence, la toute puissance, dans la faiblesse de la croix, l’éternité dans les limites du temps. Tout l’enseignement moral de Grégoire s’enracine dans ce retournement d’une logique encore trop humaine. Dès lors, on comprend « que toute chose périt, mais, renouvelée, se trouve recréée, ce qui signifie que de leur destruction même, ils tirent leur perpétuelle renaissance ».
En dehors de quelques développements proprement théologiques ou métaphysiques, ce cinquième tome est très largement consacré à l'Eglise, à sa vie interne, mais surtout à ses relations avec les hérétiques, les schismatiques ou les pouvoirs de ce monde.
Comment s'en étonner, puisque ce commentaire biblique est l'oeuvre d'un pape régnant, aux prises avec de multiples forces adverses en ce sixième siècle finissant ?
La voix de Job est certes prêtée au Christ en priorité, puisque son nom même signifie "le souffrand", et Grégoire ne manque pas dans cette quatrième partie de son oeuvre (Livres 17 à 22) de souligner les paroles prophétiques qu'il a prononcées à ce titre, mais c'est davantage à son corps ecclésial, qui est aussi son Sacrement, que revient ici la meilleure part.
Fiche technique
- Reliure
- Relié
- Parution
- 2024
- Hauteur
- 20
- Largeur
- 13
- Poids
- 0.496
- ISBN
- 9782385223540