Préface de Brigitte Flourez.
Le Cantique spirituel de Nicolas Barré est un pur chef-d’œuvre de la poésie mystique, comparable au Grain de sénevé d’Eckhart ou aux poèmes de Jean de la Croix. Ce chef-d’œuvre est pourtant jusqu’à ce jour resté pourtant presque inconnu. Comment l’expliquer ?
Le Cantique spirituel de Nicolas Barré est un pur chef-d’œuvre de la poésie mystique, comparable au Grain de sénevé d’Eckhart ou aux poèmes de Jean de la Croix. Ce chef-d’œuvre est pourtant jusqu’à ce jour resté pourtant presque inconnu. Comment l’expliquer ?
D’abord, très généralement, le peu d’intérêt, en France, pour la littérature d’inspiration religieuse. Mais aussi, dans le cas présent, le fait que ce texte soit resté jusque très récemment totalement inédit. Conservé aux archives départementales de Rouen, ce texte a été publié dans les Œuvres complètes, de Nicolas Barré (Cerf, 1994) et il paraît ici pour la première fois en volume séparé.
Faut-il y voir une manifestation de la méfiance des théologiens à l’encontre des écrits mystiques ? Cette méfiance, Nicolas Barré l’a lui-même regrettée en son temps : " On combat à présent la théologie mystique, écrit-il, faute de s’entendre. Elle est néanmoins plus connue que jamais, mais elle est mal comprise bien souvent, et quelquefois mal pratiquée. L’abus d’une chose bonne en soi ne la rend pas mauvaise ni condamnable. "
Texte singulier, en effet : alors que la spiritualité française de cette époque est fortement centrée sur la personne du Christ, aucune de ses 46 strophes n’y fait référence. Une lettre de Nicolas Barré, qui cite un passage du Cantique spirituel, nous en donne l’explication. Ce long poème est une tentative pour exprimer l’indicible : la rencontre de l’âme avec son Dieu. Or Jésus n’en est que le chemin, car, écrit-il, " la fin du mystère de l’Incarnation est de diviniser l’homme ".
On ne peut manquer de noter une parenté de ses écrits avec ceux des Maîtres Rhénans. Les avait-il lus ? Probablement, car les Minimes avaient entrepris la traduction des écrits de Jean Tauler et Nicolas Barré, professeur de théologie et longtemps bibliothécaire du couvent des Minimes de la place Royale, à Paris, ne pouvait ignorer l’œuvre du dominicain. Il connaissait également les œuvres de Jean de la Croix et de Thérèse d’Avila et du Pseudo Denys.
Fiche technique
- Reliure
- Couverture souple avec rabats
- Parution
- 2004
- Nombre de pages
- 146
- Hauteur
- 18.5
- Largeur
- 12
- Épaisseur
- 1.2
- ISBN
- 9782845900523
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