LA FONDATION JEROME LEJEUNE :
Vous publiez un livre pour la journée mondiale de la trisomie 21, Éloge des phénomènes (éditions Max Milo), un signal d’alarme en France. Pourquoi trouvez-vous qu’il y a urgence ?
Bruno Deniel-Laurent : En guise de préambule, je dois vous avouer que si la question de la trisomie me semble essentielle, ce n’est pas pour des raisons personnelles ou familiales. J’ai simplement la conviction que le sort réservé aujourd’hui aux fœtus porteurs d’un chromosome surnuméraire, massivement victimes d’interruptions médicales de grossesse (IMG), annonce la généralisation des ravages eugénistes de demain.
L’hypocrite aversion dont ils sont aujourd’hui les victimes n’est que le prototype des gigantesques procès en légitimité qui seront demain dressés contre tous les humains génétiquement « imparfaits ».
Il fut une époque où l’on rencontrait régulièrement des personnes trisomiques.
Mais désormais, dans 96 % des cas dépistés par amniocentèse, le fœtus atteint subit une IVG.
Voltaire savait qu’avant d’être synonyme de bêtise, le mot « idiotie » désigne la singularité. Revenant sur l’évolution de la perception de l’« idiotie mongolienne » ou sur le programme Aktion T4 mis en place par Hitler, l’auteur s’interroge sur les dérives eugénistes de notre société, sur l’incitation médicale à avorter plutôt qu’à entreprendre des recherches pour soigner.
À rebours de la pensée dominante, Bruno Deniel-Laurent propose un éclairage inédit sur ces êtres « phénoménaux » que sont les trisomiques. Il nous invite aussi à nous questionner sur la société que nous souhaitons construire : celle qui donnerait toute sa place aux singularités ou bien celle qui sélectionne ses membres au mépris de toute imperfection ?
Fiche technique
- Reliure
- Broché
- Parution
- 2014
- Nombre de pages ou Durée
- 60
- Hauteur
- 20
- Largeur
- 13
- ISBN
- 9782315004973