Le secret de Colditz

   Bâti au centre de la Saxe, il y a neuf siècles, sur un piton, entouré d'enceintes imposantes, le château de Colditz fut choisi en 1940 par l'état-major de la Wehrmacht pour y interner des officiers alliés prisonniers de guerre, spécialistes et récidivistes de l'évasion.

 Le choix était bon, l'environnement hostile à souhait, la dissuasion impressionnante. Pourtant, durant cinq années, la vieille forteresse servit de cadre à des aventures si intenses que les Allemands la surnommèrent "l'Académie des évasions ". Elle contint jusqu'à cinq cents prisonniers. Cinq cents jeunes officiers, des armées de terre, de mer et de l'air, de toutes les nations en guerre contre l'Allemagne nazie, de toutes races, de toutes couleurs de peau, de toutes confessions. Dans cette Babel concentrationnaire où se parlaient une douzaine de langues principales, tous ces hommes si différents d'origine avaient en commun la même préoccupation majeure : résister à l'ennemi. Et un même idéal : s'évader. Ils y parvinrent assez bien.

Malgré la stricte surveillance d'un bataillon entier de la Wehrmacht, attaché à leur garde et ainsi soustrait du front, il y eût de sensationnelles réussites ! Parmi ces officiers prisonniers, deux ou trois se révélèrent de remarquables organisateurs et devinrent des spécialistes notoires qui, par leur courage et leur génie de la découverte, causèrent les plus graves soucis à leurs geôliers.

   Frédo Guigues, le héros de ce livre, était l'un d'eux... Il prépara "un coup" d'une audace telle qu'en une nuit, pensait-il, cent prisonniers retrouveraient la liberté. Il avait trouvé "Le secret de Colditz"...