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Jean Raspail

Bienvenue honorables visiteurs

Le premier roman de Jean Raspail

25,00 €
TTC

Préface de Alain Lanavère,

Illustrations de Emma La Maôve.

Le premier roman de Jean Raspail. Une description du Japon post-Seconde Guerre mondiale. Une critique fine de l'image que s'en font alors les Occidentaux.

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    Jean Raspail (1925-2020) est un écrivain voyageur, ayant parcouru de nombreux pays et continents. Il est le chantre des peuples résistant à la modernité, aux coutumes encore vivaces et aux particularités affirmées.

   Il est le héraut d'une vision du monde faite d'aventure, de courage et de verticalité, partisan d'un ressourcement dans le passé pour faire face aux défis de l'avenir, puisant son inspiration dans les personnages haut en couleur qui ont émaillé l'histoire.

  • Il a reçu le Grand Prix de littérature de l'Académie française pour son oeuvre en 2003.

LE NOUVEAU PRESENT, Francis Bergeron, 1er janvier 2025 : Attention chef d’œuvre : un roman « japonisant » de Jean Raspail oublié depuis 50 ans !

   Nous savons tous que Jean Raspail est un écrivain contemporain majeur, et plus que cela, un visionnaire, qui a changé notre regard sur l’époque. Mais nul ne prétend habituellement que c’est un écrivain qui fait rire ou sourire. Nous sommes certes parfois dans la dérision teintée d’humour, avec le côté don Quichotte d’Antoine de Tounens, mais c’est toujours le tragique et l’émotion qui l’emportent, en fin de compte.

   Or il se trouve que Raspail a écrit un roman, un roman de jeunesse, qui était totalement oublié. D’autant plus oublié que sa première édition, en 1958, avait été publiée chez Julliard sous le titre très banal suivant : Le vent des pins. Le titre était d’ailleurs suivi d’un sous-titre entre parenthèses : (Matsukazé) guère davantage explicite.

   Son unique réédition, en 1970, chez Julliard, le même éditeur, mais avec une reliure cartonnée et une jaquette colorée, portait un titre totalement différent, mais beaucoup plus en rapport avec le sujet du livre, comme vous le découvrirez, si vous le lisez, ou plus exactement quand vous l’aurez lu : Bienvenue honorables visiteurs.

   Longtemps j’ai cru, dans ma chasse à l’exhaustivité des écrits de Raspail, qu’il s’agissait de deux ouvrages différents. Je vous avouerais d’ailleurs que je ne l’avais pas lu, ceci pour une raison très simple : lors de sa venue pour l’inauguration d’un vice-consulat de Patagonie, dans le Bas-Berry, en février 1986, j’avais demandé à Raspail de me dédicacer ce Vent dans les pins, et ce dernier m’avait dit, puis écrit, dans l’envoi, qu’il s’agissait d’un « roman de début (pas très bon) ». C’est seulement de nombreuses années plus tard, à l’occasion d’une interview pour Présent ou pour une autre publication, qu’il m’avait dit ou rappelé que Bienvenue honorables visiteurs était en fait le même livre sous un nouveau titre pratique assez peu courante au demeurant.

   Je possède bien évidemment les deux versions dans ma bibliothèque « raspaillienne », mais c’est seulement en lisant dans Le Figaro Magazine du 27 décembre, sous la plume de Christian Authier, que ce roman venait d’être réédité, plus d’un demi-siècle, donc, après la réédition de 1970, que je me suis dit qu’il fallait que je le lise enfin. Christian Authier, dans sa critique, évoquait un roman « mordant, goguenard, parfois féroce », alors que je l’imaginais comme le pensum d’un homme jeune, cherchant sa voie, une sorte de « devoir sur table », conclusion d’une année passée au Japon. .

   Raspail a en effet vécu une année au Japon. Il s’agissait évidemment du Japon des années 1950, qui se relevait à peine d’une guerre, terminée pour ce pays par une amère et terriblement mortifère défaite, sans grand rapport avec le Japon des années quatre-vingt et suivantes, chef de file des nouvelles technologies.

   Fable hilarante : Raspail nous raconte les péripéties d’un voyage organisé par une agence spécialisée dans le tourisme élitiste. Six occidentaux fortunés débarquent donc à Tokyo. Ils sont pris en charge par le tour operator (on n‘employait pas encore cette expression, à l’époque), qui prévoit de leur montrer le Japon qu’ils imaginent et qu’ils idéalisent, en effaçant tout ce qui n’irait pas dans le sens de l’exotisme attendu.

   D’un bout à l’autre du roman, Raspail joue les pince-sans-rire. C’est en fait un très bon livre, qui aurait pu faire aussi un très bon film, une comédie à l’anglaise, si l’on vent. Le document, semi-ethnographique, se transforme en fable hilarante. Le ton est d’ailleurs donné dés le début du roman, car le narrateur explique, dessin à l’appui, que pour aller d’une idée A à une idée B « l’Occidental suit en général un processus de pensée simple, qu’on peut figurer par une ligne droite », tandis que « le même trajet entre A et B suivi par un cerveau japonais » se présente comme un véritable écheveau. Tout le roman est une suite d’anecdotes venant à l’appui de ce diagnostic préliminaire.

LE JDD, Anne Letty, 12 décembre 2024 : l'excursion loufoque de Jean Raspail au pays du Soleil levant

   Introuvable jusqu'alors, le premier roman de Jean Raspail décrit une excursion loufoque au pays du Soleil levant.

   « Je me permets de souhaiter la bienvenue aux honorables visiteurs dans leur modeste résidence Matsukazé. Daignez entrer. » Six touristes occidentaux en quête d’aventure débarquent au pays du Soleil levant, accueillis par l’inénarrable Myamoto San. Ce petit Japonais « simiesque » recruté par le directeur d’une agence de voyage de luxe, Monsieur Gilles Germain, les guidera dans un Japon de carte postale, celui des torii, des estampes, des geishas, des cerisiers en fleur. Le Japon d’Hokusai et d’Hiroshige – magnifiquement illustré par Emma La Maôve dans le livre. Mais nos honorables voyageurs auront tôt fait de devenir envahissants.

    À commencer par Miss Angelica Burke-Simson, vieille bigote venue convertir les païens au protestantisme pour la gloire « de Christ », et Douglas Rockmiller, riche Américain membre d’une ligue anti-esclavagiste, qui veut libérer les geishas de leur servitude « au nom de la démocratie et des États-Unis, land of freedom ». Ces drôles d’oiseaux migrateurs iront de quiproquos en déconvenues, pour finalement repartir sans avoir rien compris de cette terre millénaire. L’âme des grands peuples ne se met pas en bouteille, pas même de saké.

   Tantôt rocambolesque, cruel, moqueur, ce premier roman de Jean Raspail préfigure le reste de son œuvre. Critique envers l’uniformisation du monde, porté à l’ethnographie, l’écrivain voyageur aura passé un an au Japon à étudier les mœurs, en 1956 – un exercice des plus difficiles dans un pays où l’on s’habille en dotera à la maison et en veston-cravate pour aller travailler, où les temples shintos côtoient les coffee shops, si nombreux à Tokyo, où l’excès de règles collectives contrecarre l’american way of life.

   L'écrivain des civilisations : « Le Japon est ainsi, décevant, terne, bête, puis brusquement, comme une vision fugitive, l’image de la perfection ». Le lecteur contemporain sera parfois dérouté par une langue qui est celle de 1958, libre, volontairement caricaturale. Il faut aller au-delà de la troisième page pour en apprécier l’épaisseur. Raspail dressait des citadelles imprenables, des refuges pour vieille civilisation menacée. Est-ce un hasard si le dénouement a lieu sur l’île d’Okino-shima, gardée par le fantôme de Kanehira, un chevalier mort à la bataille d’Awazu qui prend les traits d’un vieux batelier ? « Vous êtes au Japon dans cette île, le vrai Japon, que rien n’a encore défiguré. Aucun étranger n’est jamais venu ici. » L’aura-t-il jamais accostée ?

   En 1956, Jean Raspail a trente ans. Fasciné par le Japon, il y restera un an, avec l'oeil aiguisé d'un ethnographe avide et méticuleux, pour essayer de percer le mystère d'une civilisation qui, jusque-là, n'était guère connue, sinon à travers la vogue ancienne du japonisme et une poignée de clichés jaunis. Mais nul récit de voyage, au dire même de l'auteur, ne pouvait venir à bout d'une matière aussi riche et aussi indéchiffrable.

   Il fallait le truchement du roman, le premier d'une longue série pour Raspail, afin de restituer l'éventail des nuances et la complexité sociale de l'archipel. Le prétexte ? Une dizaine de touristes occidentaux en quête d'exotisme débarquent à Tokyo à la veille de sa formidable expansion, dans une société encore largement traditionnelle, guidée par le souci des formes et des convenances. Le choc de deux mondes, que l'auteur prend plaisir à malmener.

   Avec une verve intarissable, il s'amuse à mystifier ses personnages avec un esprit facétieux qui transforme leur séjour en une suite de quiproquos cocasses et de pantomimes hilarantes.

Jean Raspail
Les Sept Cavaliers
2 Produits

Fiche technique

Reliure
Broché
Nombre de pages
280
Hauteur
21.5
Largeur
14
Épaisseur
2
Poids
0.372
ISBN
9782959502101
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