PRIX MAISON ROUGE, 2024.
Un roman ironique, cruel mais aussi touchant sur la chute d'un homme qui trouve refuge auprès des fantômes de son passé.
LA NEF, Henri Quantin, septembre 2024 : Le spectre paternel de Patrice Jean
«C’est un scélérat qui parle. » En ouvrant son nouveau roman avec la célèbre didascalie par laquelle Molière feignit de condamner son Tartuffe, pour tenter d’amadouer les censeurs, Patrice Jean ne se contente pas d’un clin d’œil complice aux victimes du nouveau clergé culturel ; il place son livre sous le signe d’une hypocrisie qui rend tous les mots potentiellement trompeurs, mais à laquelle, surtout, nul ne peut prétendre échapper. Son narrateur, journaliste culturel nantais, prend ainsi l’habitude d’envoyer deux versions de ses articles à son patron, l’une sincère et volontiers sarcastique, l’autre édulcorée par avance pour la publication. Demi-courage ou demi-lâcheté, le lecteur jugera.
« C’est un spectre qui parle. » En modifiant sa phrase inaugurale au milieu du roman, Jean assure une profondeur nouvelle à son récit. Le tableau d’un monde envahi par le conformisme anti-raciste, jeuniste et féministe, dont la famille, l’amour et la littérature sont les premières victimes, devient une réflexion plus hésitante sur le passage des générations et sur la fin d’un monde. Au-delà de la satire des nouveaux abbés Bethléem, La vie des spectres est un ample roman de la mélancolie de l’homme blanc, mari et père, condamné à la solitude s’il n’a de goût ni pour la soumission aux impératifs du temps, ni pour la contre-attaque militante (Jean pastiche avec autant de talent le pamphlet scatologique « identitaire » que le lyrisme sensuel de l’émancipation féminine).
Tremblement romanesque, donc, au-delà du pied de nez supposément réactionnaire : les spectres du titre ne sont pas que les fantoches médiatiques désertés par l’esprit, mais aussi les voix d’outre-tombe qui aident à vivre, les figures féminines fugaces (la meilleure signature de Patrice Jean, peut-être) et finalement le narrateur lui-même, qui ne sait plus trop à quel monde il appartient.
À l’arrivée, c’est sans doute au spectre paternel d’Hamlet qu’on pense, parce que l’enjeu principal de ce roman foisonnant (on y découvre aussi une étrange épidémie liée au langage) est l’effacement du père et la possibilité de sa survie. C’est ce qui fait de La vie des spectres le roman le plus ambitieux de Patrice Jean depuis La Poursuite de l’idéal et, probablement, le plus balzacien de tous ses livres.
LE FIGARO MAGAZINE, 2024 : Le choc de la rentrée littéraire. Un chef d'oeuvre d'intelligence.
LES LIBRAIRES ENSEMBLE :
ALICE FERNEY : On évoque Balzac, Stendhal et Flaubert. Pour une fois, l'élogieuse filiation n'est pas usurpée. Il faut le lire pour le croire.
L'EDITEUR : Grinçant, ironique et impitoyable.
Jean est journaliste dans la presse régionale. Son métier l'amène à rencontrer différentes personnalités de la vie locale afin de faire leur portrait. Quand l'un de ses articles fait polémique, sa femme et son fils se dressent contre lui avec violence et lui reprochent d'être dépassé, infréquentable, irrécupérable.
Jean quitte alors le domicile familial pour s'installer dans un pavillon abandonné. C'est là qu'il nouera un dialogue avec les spectres...
Jamais Patrice Jean n'a été aussi grinçant, ironique et impitoyable. Jamais l'auteur de L'Homme surnuméraire n'a été aussi inattendu, déroutant et audacieux.
La Vie des spectres se joue des idéologies, des clichés et des registres, mêle la critique acérée de notre époque à un onirisme plus nostalgique.
La Vie des spectres est tout simplement un grand roman.
Fiche technique
- Reliure
- Broché
- Parution
- 2024
- Nombre de pages
- 452
- Hauteur
- 21
- Largeur
- 14
- Épaisseur
- 3.2
- Poids
- 0.466 kg
- ISBN
- 9782749179650