Les petits farceurs

TV LIBERTE,  17 octobre 2023 : dans les arrières cuisines de la presse et de l'édition 

   Encore auréolé du prestigieux Prix des Deux Magots pour son livre "Château de sable", Louis-Henri de La Rochefoucauld revient avec son dixième roman : "Les petits farceurs".

   Un roman salué par la presse qu’il ne manque pourtant pas d’étriller, grâce aux personnages du livre, dans un tableau très actuel des mœurs des médias et de l’édition : "Toute cette mascarade de sacripants et de sigisbées, de saligauds et de sagouins, mais c’était magnifique ! Toute cette bande de satrapes, de maquignons et de loubards m’incitaient à courir m’enfermer chez moi pour écrire ce que j’ai vu !". C’est ce que Louis-Henri de La Rochefoucauld fait avec talent en narrant l’histoire de Paul et Henri...

LE FIGARO, Etienne de Montety, août 2023 : Dans ce tableau de mœurs de l’édition française, l’auteur interroge l’art exaltant de l’écriture.

   Henri et Paul n’avaient pas 20 ans, ils étaient fous de littérature, et rêvaient de conquérir Paris. Une bonne partie de la littérature, depuis Illusions perdues jusqu’aux Trois Mousquetaires, est née de cette ferveur. Ensuite, la vie se charge de corriger, d’infléchir, parfois, hélas, de contredire les promesses gravées sur le marbre tellement friable du Père-Lachaise. Henri est devenu chroniqueur à Avant-garde, un magazine dont le titre dit assez la ligne: branchée, et donc éphémère. Morand et Chardonne le clamaient déjà à leurs cadets: pas de journalisme, si l’on prétend être romancier. Paul suit leur conseil.

   Mais il ne suffit pas d’être originaire de Grenoble pour devenir Stendhal. Après l’échec de son livre Roman national, Paul se résigne à devenir porte-plume de Patrick Rossi, écrivain à répétition et à succès. Être embarqué dans cette mécanique pourtant profitable ne le contente pas. Le voici marionnettiste humilié et invisible d’une aventure commerciale qui, au contraire, le désespère…

LA REVUE DES DEUX MONDES :

      Le dixième roman de Louis-Henri de La Rochefoucauld (dont le titre fait référence à une citation de Balzac) est une comédie aussi allègre que désenchantée se déroulant au confluent de la presse, de l’édition et de la politique. On peut s’amuser à deviner les personnages réels ayant inspiré tel éditeur usant d’une maladie mortelle imaginaire afin d’obtenir des prix, tel banquier d’affaires ou tel « cador du roman de gare » ayant signé La Vérité sur l’affaire Antonia Grimaldi, mais les caractères et les motifs des Petits Farceurs sont aussi anciens que la nature humaine.

   « Croquer son époque à travers une galerie d’« escrocs mondains », d’« énarques bouffis d’orgueil », d’artistes engagés et autres donneurs de leçons. »

   Ce qui n’empêche pas l’écrivain de croquer son époque à travers une galerie d’« escrocs mondains », d’« énarques bouffis d’orgueil », d’artistes engagés et autres donneurs de leçons s’ébrouant dans des soirées débilitantes et des nuages de cocaïne. Les clients de Paul Beuvron méritent aussi le détour : d’un rappeur dépressif à une néoféministe en passant par un gourou à tête de bonze ou un ancien avocat nommé ministre de la Justice dont le rôle sera essentiel.