Publié en 1936, lauréat du grand prix de l'Académie française cette même année, Journal d'un curé de campagne est considéré comme l'un des plus grands chefs-d'oeuvre du XXe siècle. Georges Bernanos (1888-1948) est un des grands écrivains français du XXe siècle. Il est habité par une foi chrétienne sans concession.
Dans ses oeuvres, il explore le combat spirituel du Bien et du Mal, en particulier à travers ce personnage du prêtre catholique tendu vers le salut de l'âme de ses paroissiens perdus, ou encore par des personnages au destin tragique, comme dans Nouvelle histoire de Mouchette.
ZELIE, Maelle de La Chevasnerie, mars 2024 : Un classique à (re)lire Journal d’un curé de campagne de Georges Bernanos, « Heureux les doux ».
Il est paru en 1936, est sans doute le roman le plus accessible de Georges Bernanos. Le personnage principal, un jeune prêtre du nord de la France, y raconte dans une narration dépouillée d’effets son quotidien dans la paroisse d’Ambricourt. La forme du journal permet une grande fluidité propre à exposer ses combats intérieurs. Le curé d’Ambricourt est un homme bon, faible de corps (il est très malade) mais riche de cœur, qui porte un regard dénué de jugement sur les êtres qui l’entourent, même les plus vils, car il sait reconnaître les âmes blessées. Il n’est que pitié pour les malheureux, son cœur en est tout empli, mais il se heurte parfois de plein fouet à la puissance du mal.
Lutter contre le mal - Le curé d’Ambricourt est confronté au mal sous deux formes. La première forme est liée à la misère, qui engendre les ténèbres. Il ne juge jamais ce qu’il voit dans les masures les plus démunies. Il rassure, console, absout. Mais le pire mal auquel il est confronté est tapi derrière les murs du château du comte et de la comtesse où leur fille, Chantal, rongée par l’amertume, charge l’atmosphère d’une lourdeur délétère. Le comte se révèle être un personnage volage et la comtesse une pharisienne impérieuse au cœur dur comme la pierre. Le contraste entre cette belle maison et ses affreux secrets le révolte. Le long dialogue du curé avec la comtesse est l’acmé du roman, une véritable lutte entre le bien et le mal se terminant par une magnifique conversion et un retour chez la comtesse de l’espérance et de la paix, cette paix qu’il aimerait tant trouver pour lui-même.
Lutter contre sa propre faiblesse, puis l’accepter - Le curé d’Ambricourt est tourmenté. Sensible à l’extrême, il doute et se remet en question à chaque instant. Chacune de ses actions est dictée par son bon cœur mais sa spontanéité est beaucoup critiquée, ce qui le met dans des états d’inquiétude terribles. Pourquoi n’est-il pas comme son ami le curé de Torcy, qui appartient à la race des puissants, ces hommes tranquilles qui ne doutent jamais ? En revanche, il possède au plus haut degré l’esprit d’enfance, si cher à Bernanos, mélange de bonté naturelle, de fraîcheur et de naïveté. Il ne trouve la véritable paix du cœur que lorsqu’il apprend le nom du mal dont il est atteint et accepte avec un abandon total son triste sort, se sentant rejoint par le Christ du Jardin des Oliviers. Ses derniers mots sont éloquents « Qu’est-ce que cela fait ? Tout est grâce ».
Ambricourt, nord de la France, pendant l'entre-deux-guerres.
Un jeune prêtre vient d'être nommé curé de la paroisse. Dès son arrivée, il est confronté à l'indifférence d'un village consumé par l'ennui et le péché. Il couche sur son carnet d'écolier sa foi, sincère et profonde, ses doutes, son désespoir aussi. La misère matérielle et spirituelle de la population décuple sa foi et son espérance : il doit remettre chacun de ses paroissiens dans le droit chemin.
1864
Fiche technique
- Reliure
- Broché
- Parution
- 2023
- Nombre de pages
- 346
- Hauteur
- 18
- Largeur
- 11
- Épaisseur
- 1.6
- Poids
- 0.187 kg
- ISBN
- 9782385500030