Nouvelle traduction de Sarah Fosse.
PRIX PULLITZER
LES LIVRES D'ANTOINE, mai 2023 : lire l'article en entier
[;;;] Pour beaucoup, L’âge de l’innocence, qui obtint le prix Pullitzer, est le roman le plus accompli d’Edith Wharton. On apprécie en effet beaucoup les descriptions des méandres amoureux et de la psychologie des protagonistes. Il y a de l’humour, de la gravité et une réjouissante ironie sous-jacente. Mais si ce roman est brillant, c’est aussi dans la description de cette aristocratie new-yorkaise qui n’est d’ailleurs pas une vraie aristocratie. Mrs Archer, la mère de Newland le sait bien : « Nos grands-parents et nos arrières grands-parents n’étaient que d’honnêtes marchands anglais ou hollandais venus faire fortune dans les colonies. »
Pour autant, elle est devenue une certaine forme d’aristocratie qui, dans un splendide isolement, veille à maintenir les traditions. Elle est en train de disparaître : « désormais, le pays était aux mains des hommes d’affaires et des immigrants. » Elle le sait mais n’en montre rien. C’est presque une description sociologique très vivante à laquelle se livre l’auteur.
Ce New-York disparu, inconnu de nous, Edith Wharton le fait revivre avec talent.
"Faites New York ! " , telle est l'injonction qu'adresse, dès 1902, Henry James, son mentor et ami, à Edith Wharton. Avec L'Age de l'innocence, prix Pulitzer en 1921, la romancière y répond de façon magistrale en dressant le tableau évocateur, subtil et cruel, d'un monde disparu qui est aussi celui de son enfance. Au début des années 1870, au sein du petit univers élitiste et fermé de la bonne société new-yorkaise, Newland Archer s'apprête à épouser May Welland, incarnation "de tout ce à quoi il avait cru et qu'il avait révéré".
L'irruption de la cousine de sa future femme, la mystérieuse comtesse Olenska qui rentre inopinément d'Europe pour fuir un mariage malheureux, va donner une tournure inattendue à ses fiançailles. Alors que la comtesse fascine et scandalise tour à tour New York, Archer voit le mélange de sympathie et de perplexité que lui inspire Ellen Olenska se changer peu à peu en un sentiment plus troublant. Mais il prend également conscience de l'implacable étau dans lequel la société corsetée du "vieux New York" enferme les individus et du sort qu'elle réserve à ceux qui refusent de se conformer à ses règles.
Peinture d'un amour impossible, d'une émancipation manquée et d'un monde voué à s'éteindre définitivement au lendemain de la guerre de 1914-1918, L'Age de l'innocence se teinte d'une flamboyante mélancolie.
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Fiche technique
- Reliure
- Broché
- Parution
- 2019
- Nombre de pages
- 456
- Hauteur
- 19
- Largeur
- 12.5
- Épaisseur
- 2.5
- Poids
- 0.450 kg
- ISBN
- 9782251449265