Prix Fémina 2020.
LIVRES D'ANTOINE, décembre 2020 : lire l'article en entier
Le romancier libanais Charif Majdalani a tenu un journal durant l’été 2020. En 75 tout petits chapitres, il raconte l’effondrement du Liban. La corruption de la classe politique, le saccage du patrimoine, la faillite financière sont décrits avec sobriété et une ironie douce-amère. L’humour perce parfois : « Les embouteillages ne sont pas pires que naguère, bien que les feux de signalisation se soient éteints avec la pénurie de courant électrique.
Là où il y en a encore, incompréhensiblement, les agents de la circulation encouragent les automobilistes à les brûler, à grands gestes rageurs, faisant rouler tout le monde en même temps, comme s’ils mettaient un soin qui relève de la revanche à rappeler que l’ordre ne règne plus, alors pourquoi respecter encore ces foutus derniers feux survivants. »
Au début de l'été 2020, dans un Liban ruiné par la crise économique et l'inflation, dans un Beyrouth épuisé qui se soulève pour une vraie démocratie alors que le monde est pétrifié par le coronavirus, Charif Majdalani entame la rédaction d'un journal. Il entend témoigner de cette période terrible et déroutante, la confronter à son expérience, à ses réflexions et à ses émotions — peut-être aussi espère-t-il la supporter grâce à l'écriture.
Cette chronique de l'étouffement et de l'effondrement, non dénuée d'une paradoxale légèreté, se trouve percutée le 4 août par l'explosion dans le port de la ville de 2 750 tonnes de nitrate d'ammonium. Devenu témoignage du cataclysme, ce récit très sensible aux détails du quotidien dresse le portrait d'une cité stupéfiée par la violence de sa propre histoire, dont les habitants chancellent puis se redressent, jouets d'un destin aussi hasardeux que cruel.
Fiche technique
- Reliure
- Broché
- Parution
- Septembre 2020
- Nombre de pages
- 152
- Hauteur
- 22
- Largeur
- 11.5
- Épaisseur
- 1.3
- Poids
- 0.158 kg
- ISBN
- 9782330143695