Préface de Jean-Claude Rollinat.
Ce roman assez singulier dans l'oeuvre de Drieu la Rochelle, décrit subtilement les rapports que peuvent entretenir un "homme d'action" et un un "homme de rêve".
PRESENT, Alain Sanders, janvier 2020 :
Après Mesures de la France, les éditions Pardès rééditent L’Homme à cheval qui est, à mon goût, le meilleur roman – sinon le meilleur livre… – de Drieu la Rochelle (qui n’est certes pas le romancier du siècle, ses côtés dandystiques restant sa meilleure création).
L’Homme à cheval est incontestablement un roman bien construit, qui raconte une vraie histoire ancrée dans les phantasmes d’une turbulente Amérique du Sud. De là à dire, comme l’ont fait certains critiques, que ce livre court et nerveux est en quelque sorte Le Guépard de Drieu, c’est un rio que je ne franchirai pas… Dans une Bolivie recréée, Drieu met en scène, par le biais de personnages stéréotypés – Torrijos, ex-lieutenant devenu dictateur, la belle aristo hidalga Camilla, la danseuse indigène Conchita, etc. –, les animateurs habituels des grands carnavals latinos : l’Eglise, la franc-maçonnerie, les foules, habituels dindons de la farce, un Libertador d’opérette et son bouffon (en l’occurrence Felipe, l’homme à la guitare qui murmure à l’oreille de l’homme à cheval).
On pensera, en relisant Drieu, à prolonger le voyage en redécouvrant un roman, déjà ancien mais réédité par Via Romana et préfacé par Anne Brassier, de Jean Raspail, Les Veuves de Santiago.
Cette opportune réédition de L’Homme à cheval est préfacée par Jean-Claude Rolinat, ès qualités ai-je envie de dire, car l’Amérique du Sud en général et les caudillos sud-américains en particulier n’ont aucun secret pour lui qui est l’auteur, et chez Pardès également, d’une étude très complète sur le sujet : Hommes à poigne et dictateurs de l’Amérique exotique. •
Le thème du chef exerçait une certaine fascination sur Pierre Drieu la Rochelle, et son "sulfureux" engagement politique l'a prouvé.
Dans L' Homme à cheval, roman "exotique", l'auteur met en scène un dictateur sud-américain dont le destin aventureux semble inspiré de celui d'un caudillo bolivien un peu fou, Melgarejo, qui régna sur la Bolivie au XIX° siècle.
Le lieutenant de cavalerie Jaime Torrijos, adulé par ses hommes, tue son prédécesseur, le dictateur Benito Ramirez, et prend le pouvoir. Il bénéficie du soutien des trois forces principales du pays : le clergé, la bourgeoisie et la franc-maçonnerie, avant d'être trahi par elles.
Tout au long du récit, qui nous est conté par son fidèle ami, le guitariste-théologien et poète Felipe, le c ur de Jaime balance entre deux femmes: la séduisante aristocrate dona Camilla et la plus belle danseuse populaire du pays, Conchita.
De sang mêlé, Jaime, devenu Protecteur de la nation, n'hésitera pas à mater une rébellion indienne organisée en sous-main par le Père Florida et le docteur Belmez, dignes représentants des classes supérieures qui confisquaient la vie politique bolivienne. Profondément affecté par cette trahison et par celle de sa maîtresse Camilla, Jaime Torrijos préférera déserter le pouvoir, abandonnant le narrateur, le fidèle Felipe, qui dira, en pleurs et désabusé, en voyant s'éloigner son ami, que "l'homme à cheval était à pied".
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Fiche technique
- Reliure
- Broché
- Parution
- Novembre 2019
- Nombre de pages
- 220
- Hauteur
- 21.5
- Largeur
- 15.5
- Épaisseur
- 1.3
- ISBN
- 9782867145414