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Un homme revient sur sa jeunesse, et met en cause les principales figures des "années Mitterrand", qui ont conduit à la désagrégation d'une société et d'un pays.
PRESENT, Thierry Bouclier, Décembre 2019 :
La lecture est plaisir. Le livre est un trésor. Sa forme, même si elle n’a pas l’importance du fond, ne doit pas être négligée. Les éditions Auda Isarn l’ont très bien compris avec leur collection du Lys Noir consacrée au roman policier. Chaque volume est particulièrement soigné, de la couverture à la qualité du papier. Nous ne pouvons donc qu’être surpris par la présentation de l’excellent ouvrage de Bruno Lafourcade, Une Jeunesse les dents serrées, paru aux éditions Pierre-Guillaume de Roux. A s’en tenir à son format et à sa couverture, il mériterait d’être refermé sans être lu. Pire : jeté « aux chiottes », pour reprendre le vocabulaire de l’auteur. Grossière erreur ! Ce livre, dont le format fait penser à celui du guide du routard, en est l’antithèse. Pamphlet, ou plus exactement, réquisitoire, contre mai 68, ses pompes et ses œuvres. Le réquisitoire le plus juste et le plus violent sans doute jamais écrit contre les ravages de la petite révolution des fils de bourgeois boutonneux.
Né en 1966, Lafourcade atteint l’âge adulte dans les années 1980. Les années Mitterrand, celles au cours desquelles les fruits empoisonnés des enfants gâtés des barricades ont inoculé toute la société. Touche pas à mon pote et l’antiracisme. Bernard-Henri Lévy et son idéologie française. La sous-culture de Canal + et le sida mental dénoncé par Louis Pauwels. Cyril Collard et ses nuits fauves. Coluche et Balavoine. Le féminisme arrogant et le gauchisme décadent. Michel Polac et Véronique et Davina. Le naufrage de l’école et l’implosion de la famille. Malik Oussekine et Marguerite Duras. Khaled Kelkal et ses succédanés. La lutte des sexes succédant à la lutte des classes. La marche des beurs conduisant vers l’abîme. Un désastre atteignant aujourd’hui son firmament avec « une génération de sourds et d’autistes ; de soliloqueurs et de tatoués ». En une génération, tout s’est effondré. L’impensable est arrivé. Un homme peut désormais être une femme. L’élève peut enseigner le maître. L’Europe peut devenir africaine. Les soixante-huitards sont maintenant au bord de la tombe. Le temps les a rattrapés. Que leurs utopies meurent avec eux. Et que nos lecteurs plébiscitent cet ouvrage.
VALEURS ACTUELLES, juillet 2019 :
Dans un pamphlet saignant, Bruno Lafourcade règle son compte à la génération soixante-huitarde, qu'il accuse d'avoir tout détruit.
Ses romans sont sombres, hantés par la bêtise et la vulgarité qui envahissent tout, la fin de la transmission par l'école, la haine du passé, la consommation pour unique horizon, l'immigration massive qui bouleverse nos moeurs. Après l'Ivraie (Léo Scheer, 2018) et Saint-Marsan (Terres de l'Ouest, 2019), où son personnage de Jean Lafargue volait de déception en déception, Bruno Lafourcade a décidé de remonter à la source du désastre : les années Mitterrand. Pour ce faire, il a temporairement délaissé le roman au profit de son péché mignon : le pamphlet. C'est peu dire que l'écrivain y excelle.
Le jeune Lafourcade a tout encaissé les dents serrées ; à présent, c'est lui qui cogne. De Mitterrand le destructeur à SOS Racisme en passant par Marguerite Duras justifiant l'infanticide dans Libération , l'écrivain née n 1966 atomise la "génération de charognards" qui l'a précédé, obsédée de métissage, de jouissance et de mort. Ces soixante-huitards, puisqu'il s'agit d'eux, ont jeté " notre histoire aux chiens", craché sur tout ce qui nous constituait et entrepris de nous rééduquer par une propagande qui ne s'arrête jamais. " Vous avez toujours pensé par slogans, votre vie a toujours été publicitaire ; vous nous avez pris le Monde , vous nous avez pris France Culture -vous en avez fait des tracts : vous avez souillé ce que vos aînés, si savamment, avaient créé. Vous nous avez pris la presse, vous nous avez pris l'école, vous nous avez pris l'art -et vous nous avez pris les mots. "
Une colère qui n'oublie pas d'être juste.
" Nous avions vingt ans, et c’étaient les années quatre-vingt. La mort alors semblait loin de nous, qui pourtant vivions des temps résolument funèbres. On nous recommandait des voies offrant des " débouchés ", pour un destin de ventouses à désengorger les boyaux. Nous n’étions pas là pour vivre : nous étions là pour crever, et nous crevions. Une génération de charognards, " la jeunesse du monde ", avait précédé la nôtre : elle avait saigné son père, elle allait se repaître de ses enfants – elle voulut les tuer pour ne pas se voir vieillir. "
Un homme revient sur sa jeunesse, et met en cause les principales figures des "années Mitterrand", qui ont conduit à la désagrégation d’une société et d’un pays.
Fiche technique
- Reliure
- Broché
- Parution
- Juillet 2019
- Nombre de pages
- 150
- Hauteur
- 21
- Largeur
- 10
- Épaisseur
- 1.2
- Poids
- 0.150 Kg
- ISBN
- 9782363713018