Prix Renaudot 2019.
LE FIGARO LITTERAIRE, Etienne de Montéty :
Sylvain Tesson est à l’affût. Il attend une apparition : celle de la panthère des neiges. Il y a dans cette quête une soif de purification et d’absolu. L’écrivain habite le monde en poète.
LE JOURNAL DU DIMANCHE, Bernard Pivot :
Le récit de l’expédition de Sylvain Tesson au Tibet est un très beau chant d’admiration de la nature et des animaux, une oeuvre souvent lyrique où pourtant demeure constant le souci du voyageur d’être vrai et précis."
Entretien avec Sylvain Tesson :
- Dans l’avant-propos, vous racontez l’observation avec le photographe animalier Vincent Munier d’une troupe de blaireaux, et vous notez que l’ancien nom du blaireau est précisément "tesson". Une façon de dire que l’homme est un animal parmi les autres ?
- Probablement. Parmi les deux raisons qui m’ont poussé à suivre Vincent Munier, il y a cette recherche de la part animale de soi, dont on s’est beaucoup éloigné. Cet éloignement constitue d’ailleurs notre propre vie, il s’appelle la culture, le langage. Renouer avec cette part animale, tenter de comprendre à nouveau la nature dans laquelle on se place, était donc la première raison. La deuxième, c’est que Munier me proposait de me comporter dans la nature comme je ne l’avais jamais fait, en pratiquant l’art de l’affût : l’attente, la dissimulation, l’immobilité, le silence. Un art de l’intégration, de la dissolution, quasiment, dans le substrat. Moi qui suis dans l’agitation permanente, je n’avais jamais éprouvé ce genre d’usage du monde.
"– Tesson ! Je poursuis une bête depuis six ans, dit Munier. Elle se cache sur les plateaux du Tibet. J'y retourne cet hiver, je t'emmène.
– Qui est-ce ?
– La panthère des neiges. Une ombre magique!
– Je pensais qu'elle avait disparu, dis-je.
– C'est ce qu'elle fait croire."