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SYSNTHESE NATIONALE, FEVRIER 2016 :
"Kosovka", de Luc Luret, un livre prémonitoire, un roman attachant..."
PRESENT DU 5 MARS 2016 - Sigisbert Clément :
La mort plutôt que la souillure
Quand j’entends le mot abandon, je sors mon pistolet. On sait que les guerres balkaniques sont des tragédies à huis clos et Luc Luret nous en livre à travers un roman ramassé et rageur quelques épisodes contemporains. Officier, aux avant-postes de tous les conflits plus ou moins déclarés de la France, il a vu le drame du Kosovo et l’évolution de ce pseudo-état mafieux.
Tragique rôle aussi que celui de nos soldats français, dont on croirait qu’ils sont condamnés à briser sur les ridelles des camions qui les évacuent les doigts et les espoirs de ceux qui ont cru en la France. De l’Indochine au département d’Algérie en passant par la Serbie, c’est chaque fois une longue histoire qui lie nos territoires et une formidable accélération des événements et des tensions qui nous délie.
L’auteur, qui l’a vécu en tant que soldat, nous donne son sentiment à ce propos : « Les combats perdus sont les plus nombreux. Ils certifient le défi à l’ordre établi et sont un gage de non-compromission, jusqu’à l’échec. (…) Victorieux, les hommes paradent et attendent plus d’honneurs. Défaits, ils se souviennent des camarades laissés au bord de la piste. Parfois même, ils les envient. »
Quoiqu’on pense des camps serbes ou croates (je sens friser les moustaches de notre ami Sanders !), on se souvient des bombardements yankees au cœur de l’Europe et du scandale du Kosovo. C’est dans ce décor que se trouve propulsé Jean, héros du roman Kosovka, après avoir fait connaissance de Tatjana, yougoslave des années 80 en voyage à Paris et accueillie dans sa famille.
Notre jeune idéaliste, plus habitué à contester la dialectique marxiste avec objet contondant à la main, comprend alors toute la complexité du monde slave incarné par cette jeune fille. Au fil des ans et des voyages, Jean découvre les ravages de la politique de Big Brother dans ce Kosovo martyrisé.
Il nous conte la dimension sacrificielle de ces chrétiens en terre d’islam(isation) et qui meurent debout. Agrippés à leur terre, les personnages de Kosovka, où le courage se conjugue au féminin, ne sont pas de ceux qui se sauvent mais de ceux qui font lucidement face.
Hélas ! ce n’est pas un conte et la plume de Luc Luret en tremble de rage. Son texte érudit crépite comme un FM qui voudrait défendre l’Europe encore et toujours contre l’ennemi aux deux visages du dollar et du cimeterre.
« Hermine des Balkans, Tanja avait choisi la mort plutôt que la souillure. Jean de la Fontaine la détestait et Jean Anouilh l’adorait. » Fasse Dieu que nous soyons dignes de ces sacrifices héroïques et discrets au Kosovo comme en Syrie aujourd’hui. Ce n’est pas au-delà du possible et le témoignage d’un Français pour ces sacrifiés est salutaire.
A la mémoire des victimes du 17 mars
A Tatjana...
"... Le Kosovo nouveau est arrivé. On le croit politique, il n'est que mafia. On le dit souverain, il n'est que colonie. On le veut tolérant, il est aussi d'islam. De la confrérie des portes-flingues, de la secte des terroristes.
Le Kosovo est tout autre.
Il est l'histoire, il est le droit, il est l'amour.
Il est serbe..."
Du champ des Merles à ceux de ruines, du front d'Orient aux frappes d'Occident, sa fille, Kosovka Devojka, est un mythe, de ceux qui fondent les nations, elle est une œuvre d'art, de celles qui élèvent l'âme. Pour moi, elle est avant tout Tatjana, de ces rencontres qui embellissent la vie..."
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Fiche technique
- Reliure
- Broché
- Parution
- 2016
- Nombre de pages ou Durée
- 170
- Hauteur
- 21
- Largeur
- 15
- ISBN
- 9782955569801