Le dialogue des carmélites

   Une oeuvre éclairante sur l'engagement religieux portée à l'écran par un célèbre directeur de la photographie et un prêtre.

ZELIE, Gabriel Privat, mai 2024 : 

    Blanche de La Force entre au carmel pour fuir le monde. La peur est la principale fragilité de celle qui, en religion, prend le nom de sœur Blanche de la Sainte Agonie du Christ. De toutes ses « filles », elle est celle qui suscite le plus l’inquiétude et l’affection de la Mère Prieure, laquelle en mourant confie sœur Blanche à Mère Marie de l’Incarnation, religieuse de haute noblesse, aussi droite et forte que Blanche est faible. La Révolution balaie la vie du carmel. Les sœurs sont confrontées aux persécutions du régime de la Terreur. Leur aumônier entre dans la clandestinité et les carmélites font le vœu du martyr. Le carmel est dévasté, sœur Blanche terrorisée s’est enfuie. L’heure dernière, pour les carmélites, est bientôt arrivée, mais son dénouement sera inattendu.

   Ce drame historique et spirituel écrit par Georges Bernanos, et porté au cinéma en 1983 par le réalisateur Pierre Cardinal (assez différent de la version de 1960), avec le soutien d’un fabuleux casting féminin, ne se résume pas en si peu de mots. Le film, que l’on peut visionner seul pour méditer, ou en famille pour discuter à partir de 15 ans - en raison de la complexité des thèmes abordés -, se regarde comme on fait oraison. Tel plan sur le visage des religieuses en fait ressortir toute l’expressivité, tel autre sur le dépouillement des murs blancs de la chapelle invite à la prière, tandis qu’un autre sur le bureau de la Prieure n’est pas sans rappeler les vanités de la peinture du XVIe siècle.

   C’est une œuvre sur la prière, sur l’action de Dieu en nous, où les âmes chevaleresques trouveront hautes les valeurs de l’humilité, de l’honneur et de la fraternité dépouillées de toute gloriole.