Ernst Jünger, engagé volontaire, couvert de décorations mais pour qui la guerre permet une sorte d’accomplissement de soi.
LES LIVRES D'ANTOINE, avril 2024 : lire l'article en entier
Pendant toute la guerre, Jünger a tenu un journal qu’il a mis en forme dès 1920. Il le remaniera souvent ensuite pour le compléter et l’améliorer. Nous le suivons durant plusieurs années, face aux Anglais la plupart du temps. Volontaire pour tous les coups de main, il n’a aucun état d’âme et ses moments de faiblesse sont quasi inexistants. Aucune forfanterie pourtant : un héros pour qui la mort au combat serait un dénouement naturel.
Certains passages sont remarquables, comme ce chapitre intitulé la grande bataille, décrivant la dernière offensive allemande de 1918. Orages d’acier occupe une place incontournable dans la littérature de la Grande Guerre et son auteur est un personnage hors du commun.
« Le grand moment était venu. Le barrage roulant s'approchait des premières tranchées. Nous nous mîmes en marche... Ma main droite étreignait la crosse de mon pistolet et la main gauche une badine de bambou. Je portais encore, bien que j'eusse très chaud, ma longue capote et, comme le prescrivait le règlement, des gants. Quand nous avançâmes, une fureur guerrière s'empara de nous, comme si, de très loin, se déversait en nous la force de l'assaut. Elle arrivait avec tant de vigueur qu'un sentiment de bonheur, de sérénité me saisit. L'immense volonté de destruction qui pesait sur ce champ de mort se concentrait dans les cerveaux, les plongeant dans une brume rouge. Sanglotant, balbutiant, nous nous lancions des phrases sans suite, et un spectateur non prévenu aurait peut-être imaginé que nous succombions sous l'excès de bonheur. »
Le livre d'Ernst Jünger, Orages d'acier, est incontestablement le plus beau livre de guerre que j'aie lu. André Gide.
Fiche technique
- Reliure
- Broché
- Parution
- 1999
- Nombre de pages
- 380
- Hauteur
- 18
- Largeur
- 11
- Épaisseur
- 1.6
- Poids
- 0.240 kg
- ISBN
- 9782253048428