Jalons pour une théologie chrétienne d'Israël

Le drame vécu par les juifs pendant la deuxième guerre mondiale, puis la reconstitution d'un état juif en 1948 ont posé avec acuité aux chrétiens la question de leurs rapports avec les juifs. En octobre 1965, la dernière session du Concile adopta, non sans vives discussions, un texte qui concernait non seulement les juifs mais tous les non chrétiens. Après de nombreuses controverses, un texte fut adopté sous la forme d'une "déclaration sur les relations de l'Eglise avec les religions non chrétiennes" désignée communément, selon la coutume pour les textes du magistère, par les premiers mots du texte latin Nostra aetate.

Cette déclaration évoque les liens de l'Eglise avec les diverses religions non chrétiennes. Après avoir traité très brièvement des religions païennes (bouddhisme, hindouisme), puis après avoir consacré quelques lignes à la religion musulmane, elle aborde la question juive.

Si on se réfère à la genèse de cette déclaration, l'on peut remarquer qu'elle manifeste les difficultés du problème des relations entre l'Eglise et les juifs et cela sous plusieurs aspects. Notre intention n'est pas d'étudier ici l'histoire de ce texte mais d'essayer d'en analyser le sens et la portée.