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La liberté intellectuelle, le progrès scientifique, économique et social, la tolérance, l’individualisme, la sécularisation de la société (ou laïcité) sont historiquement des inventions de la civilisation chrétienne occidentale. Ce sont les fruits du dualisme chrétien : le royaume de Dieu est céleste et non terrestre ; Dieu et l’État sont séparés. D’où la disjonction du spirituel et du temporel, qui a procuré à l’individu une liberté sans équivalent dans les autres civilisations, en excluant la sacralisation d’un quelconque ordre terrestre.
Cependant, l’autonomie réciproque du politique et du religieux ne s’est imposée qu’au prix de longs et violents conflits. D’autant que le rêve d’un royaume terrestre parfait, issu du messianisme juif, a nourri les millénarismes jalonnant l’histoire du christianisme.
Ce courant messianique et millénariste a eu pour postérité les « religions séculières ». Certaines fondèrent les totalitarismes. Aujourd’hui, des valeurs d’origine chrétienne forment la « religion civile » des droits de l’homme, qui a pris la suite du communisme comme « moyen d’échapper à un regard vrai sur la politique » (F. Furet).
A vec cette religion séculière d’État assortie de sanctions judiciaires, les sociétés occidentales renoncent à la séparation du politique et du religieux, qui fit leur réussite historique. Le triomphe de valeurs issues du christianisme se fait dans la trahison de son vrai génie : le dualisme. L’État ne doit être au service d’aucune religion – y compris séculière – si on veut sauver la liberté de l’esprit et l’avenir des nations européennes.
Fiche technique
- Reliure
- Broché
- Parution
- 2012
- Nombre de pages ou Durée
- 280
- Hauteur
- 122
- Largeur
- 14
- ISBN
- 9782865532384