On ne cesse d'instruire des procès pour fautes sexuelles, mais que fait-on de la chasteté ? On exige des repentances, mais que sait-on de la pénitence ? On fait de la religion, un fait de culture ; en oubliant que c'est une vertu. Il est urgent de rouvrir le dossier des vertus.
L'HOMME NOUVEAU, janvier 2024 : la vertu des vertus oubliées
Il y explique, [dans son livre] en suivant l’enseignement de saint Thomas d’Aquin, l’urgence de remettre au goût du jour trois de ces vertus « démodées » qui pourtant fondent la sainteté. Entretien.
- Quelles sont ces vertus que vous considérez comme oubliées ?
- Il y a des vertus méconnues, celles dont nous parlerons dans un prochain livre, et il y a des vertus oubliées, trois exactement : la religion, qui est une vertu fondamentale pour l’homme qui est par nature un être religieux, ce que nos sociétés méconnaissent ; la chasteté, qui règle l’exercice de la sexualité, n’a pas la faveur du temps où la liberté sexuelle est une valeur majeure ; quant à la pénitence, hormis les repentances commandées, on ne peut pas dire qu’elle a la faveur des catholiques.
Ce sont trois vertus, profondément humaines, ascétiques sans aucun doute, pour notre époque peu portée à l’ascèse, encore moins à la mortification, pourtant elles façonnent de belles humanités, mieux encore des saints. Plus largement, les vertus dans leur ensemble n’appartiennent-elles pas à un monde passé ? Le monde des vertus n’a pas la côte c’est vrai, ça ne date pas d’aujourd’hui, mais encore une fois on ne peut s’en passer. La vie morale ça se construit, on l’éduque par l’acquisition des bonnes dispositions. Ce n’est pas théorique, c’est pratique. Le sens du bien consiste non seulement à éviter de faire le mal, mais à former en nous ce qui est bel et bon, voilà ce que font les vertus.
- Qu’est-ce que la vertu de religion exactement ?
- C’est la vertu du culte à rendre à Dieu, ce que nous lui devons en justice. Nous l’honorons par des actes cultuels d’adoration, par des prières et des sacrifices, qui sont l’expression de notre dévotion. Le mot dévotion qui est religion exprime cette ferveur, cet empressement, que la foi et la charité théologale suscitent et animent. La chasteté a complètement disparu jusque dans les discours chrétiens. La chasteté semble ridicule. On n’en parle pas à l’heure de la liberté sexuelle, ou si peu. Les comportements sexuels qui ne sont pas réglés par la vertu de chasteté conduisent à des aberrations dont les médias nous…
Qu’est-ce qu’être heureux ? Dieu a créé les êtres humains pour qu’ils le soient dès ici-bas. Et tel est le principe qui anime spontanément la théologie des vertus, ces inclinations qui nous poussent au bien. Y compris celles que nous n’associons pas généralement à notre représentation du bonheur. Dont, en premier lieu, la religion, la chasteté, la pénitence.
Loin des mécompréhensions contemporaines, ces mots recouvrent en effet des vertus. À condition d’en retrouver le sens premier et plénier. La religion ne se réduit pas à la contrainte de la règle ; la chasteté, à la continence de la chair ; la pénitence, à la culpabilité de la faute. Elles ne se limitent pas aux sphères de l’entendement ou du sentiment. Elles impliquent entièrement l’être humain. Elles convoquent sa nature et sa culture. Elles le renvoient à la grâce de Dieu.
C’est ce paradoxe anthropologique qu’éclaire ce livre étonnant et détonnant qui profite de la science et de la pédagogie du frère Philippe-Marie Margelidon. En revenant à l’enseignement du maître de sagesse que fut et que demeure saint Thomas d’Aquin. En relisant sa doctrine morale qui offre des modèles théoriques performants donnant lieu à des préceptes pratiques éminents. En réouvrant notre intelligence à l’étude de sa pensée par-delà les clichés. Un guide sûr et clair pour vivre, bien vivre et mieux vivre.
Fiche technique
- Reliure
- Broché
- Parution
- 2023
- Nombre de pages
- 320
- Hauteur
- 21
- Largeur
- 13.5
- Épaisseur
- 2.8
- Poids
- 0.380 kg
- ISBN
- 9782204156066