Du Temps des Lumières à Napoléon

   Au fil des pages viennent librement les thématiques et personnages les plus variés. Rousseau, Montesquieu, Voltaire, Diderot, Laclos ou Mme de Staël, - voire Napoléon, son aplomb sans borne et son Code civil, - surgissent tour à tour sous des éclairages inaccoutumés. Et s'entrecroisent là, au jeu des questions, rebonds et ressauts de l'échange oral, anecdotes piquantes autant qu'instructives, élucidations, citations-joyaux, rapprochements curieux et traits insolites. L'historien, le cas échéant, ne dissimule rien de ses perplexités, de ses hésitations, ni de ses repentirs.

   À l'occasion il épilogue, non sans ferveur, sur l'exercice de son métier professoral. Le tout constitue sous forme facile, en mode "détendu", comme une synthèse des conclusions et des apports, et des leçons de l'expérience, d'une vie de recherches et d'enseignements universitaires.

   Tous ceux qu'intéressent le temps des Lumières, la Révolution ou Napoléon auront plaisir à rencontrer, dans ces entretiens à bâtons rompus, des informations neuves et des points de vue renouvelés.

LE SALON BEIGE, Michel Janva, juin 2023 : L’idéologie des Lumières, à la source de la culture de mort actuelle

   L’auteur de ce livre, Du temps des Lumières à Napoléon. Recueil d’entretiens “révolutionnaires”, paru il y a un peu moins de deux ans, a consacré une douzaine d’ouvrages à une relecture du temps des Lumières, de la Révolution et de l’oeuvre napoléonienne. Ces études à rebours des idées enseignées ont valu à leur signataire des entretiens dans diverses publications. Le présent volume rassemble une douzaine de ces entretiens donnés à des publications qui nous sont proches, parmi lesquelles votre blogue préféré. Au fil des pages, l’auteur évoque l’idéologie de Rousseau, Montesquieu, Voltaire, Diderot, Laclos, Napoléon, au point de synthétiser ses différents ouvrages, dans une lecture très accessible et agréable. En lisant méticuleusement les penseurs du XVIIIe siècle et les orateurs de la Révolution, Xavier Martin, historien du droit, a montré à quel point la propagande officielle était mensongère. Bien loin de l’humanisme qui leur est généralement attribué, ces penseurs et ces orateurs étaient persuadés que l’homme n’est qu’une bête, voire une machine ! Le problème c’est qu’il ne s’agit pas uniquement d’idéologie passée : les Lumières impriment profondément notre société et on ne peut que constater la filiation directe avec les revendications actuelles de la culture de mort :

PRESENT, Guy Denaere, octobre 2021 : lire l'article en entier

   [...] Ces entretiens ont été l’occasion d’aborder des thèmes qui n’avaient pas été développés en livre. On lit un remarquable portrait moral et intellectuel de Diderot « l’effervescent », personnage qui cache ses hardiesses derrière un style virevoltant. Autre portrait, celui de Napoléon, un « pragmatique » au « culot sans bornes ». Autre passionnant sujet, celui de l’enseignement, tout au long du XVIIIe siècle, d’une Antiquité romaine républicaine qui n’a pas peu accoutumé les esprits à considérer la politique sous l’angle de la lutte contre les « tyrans ». Les futurs cadres de l’administration et de la justice sont biberonnés aux Vies des hommes illustres, de Plutarque. Avant-même la Révolution, l’écrivain Sébastien Mercier s’étonne, écrit le Pr Martin, « qu’un régime monarchique sature sa jeunesse d’esprit anti-royal et d’engouement pour l’épopée républicaine ».

   Sans être un élément révolutionnaire déclencheur, cette antiquomanie représente « un puissant moteur auxiliaire ». Elle est à inclure dans le « monde mental » des années 1750-1840 que reconstituent les livres du Pr Martin, lesquels représentent une contribution décisive à l’histoire des idées.

LE SALON BEIGE

   L’oeuvre de Xavier Martin est de celles qui ne font guère de bruit dans les médias mais n’en sont que plus profondes – et tout porte à croire qu’elle aura une influence durable. En lisant méticuleusement les penseurs du XVIIIe siècle et les orateurs de la Révolution, ce grand historien du droit a montré à quel point la propagande officielle était mensongère.

   Bien loin de l’humanisme qui leur est généralement attribué, ces penseurs et ces orateurs étaient persuadés que l’homme n’est qu’une bête, voire une machine ! Mais ce travail de bénédictin peut paraître austère au premier abord. Il faut donc remercier chaleureusement l’éditeur DMM d’avoir réuni une douzaine d’entretiens avec Xavier Martin facilitant l’accès à son œuvre.