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Liana Castelfranchi Vegas
Trésors du Moyen Age - Ivoires, orfèvreries, enluminures
Ve-XIVe siècles
Dix siècles de merveilles, exposées en majesté, composent un ensemble unique sur les arts décoratifs du Moyen Age. Célèbres - l'ivoire Barbérini (Musée de Cluny), les vitraux de Saint-Denis, la Statue de la Sainte Foi de Conques, la Pala d'or de Saint-Marc de Venise, l'Apocalypse d'Angers, les livres d'Heures du Maréchal de Boucicaut et du Duc de Berry - ou moins connus du public français - tels la Pala de Klosterneuburg, la Couronne de Théodolinde, à Monza ou l'Autel d'or de Saint-Ambroise, à Milan - ces chefs-d'œuvre absolus sont d'irremplaçables témoignages sur l'histoire et la spiritualité médiévales : puissance des courants d'échanges, haute valeur symbolique d'œuvres vouées à la gloire des souverains et de Dieu.
Arts princiers, arts du décor qui embellit et ennoblit la matière, lui confère la dignité de l'œuvre et l'élan de l'esprit. Bernard de Clairvaux lui-même, contempteur de ce luxe ostensible destiné à la seule " concupiscence des yeux ", le décrit dans les mêmes termes que son adversaire, Suger : " l'œuvre surpassait la matière ", materiam superabat optes... à quoi l'abbé de Saint-Denis semble faire écho, ajoutant à un antique vase de marbre les attributs d'un aigle en argent doré et signant : " cet objet méritait d'être serti d'or et de pierreries : né dans le marbre, qu'il soit désormais plus précieux que le marbre " ! La commande des souverains et de leurs ministres, grands dignitaires de l'Église, est la marque d'une politique temporelle et spirituelle.
La " renaissance carolingienne " se fonde sur l'activité, dûment réglée par l'empereur, des scriptoria, au premier rang desquels celui du palais d'Aix-la-Chapelle et ceux de Reims, de Tours et de Metz : à l'an mil, sous les Othon, celui de Reichenau en sera l'héritier. Les grands centres de production d'ivoires et d'orfèvrerie souvent fort éloignés - jusqu'à Byzance - dessinent une carte de l'Europe des échanges allant de Liège et de la Meuse à Milan, Canterbury et Paris... incluant, plus tard, les ateliers des miniaturistes de Flandre et de Bourgogne. A ce panorama évoquant centres de création, collectionneurs illustres et artistes majeurs, Liana Castelfranchi ajoute un fort pouvoir d'interprétation.
Elle souligne les affinités de style entre ces différents arts. Ainsi, au VIIe siècle, l'ornementation des manuscrits irlandais, Livres de Lindisfarne, de Durrow, ou de Kells, reproduit, dans la complexité infinie de ses entrelacs, le style des fibules de la tombe de Sutton Hoo (Sussex). L'auteur rapproche aussi la profonde gamme des bleus des vitraux de Saint-Denis des émaux de la Meuse et des miniatures anglo-saxonnes (Bible de Bury St-Edmunds).
Se concentrant sur des époques clés de l'évolution médiévale, le livre fait apparaître surtout le surgissement de styles nouveaux et de sensibilités originales. Ainsi, la tension, aux Ve et VIe siècles, entre la fidélité aux canons de l'antiquité païenne et l'affirmation parfois violente d'une rupture (Diptyque de Boèce). Ou, à l'autre extrémité de la chronologie, les effets de perspective architecturale et de trompe-l'œil inaugurés par le jeune Van Eyck, qui présagent un tournant décisif dans l'évolution de la peinture.
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Fiche technique
- Collection
- Editions Imprimerie nationale
- Reliure
- Relié sous jaquette illustrée en couleurs
- Conditionnement
- Relié toile sous jaquette illustrée en couleurs
- Parution
- Octobre 2010
- Nombre de pages
- 240
- Hauteur
- 31,0 cm
- Largeur
- 25,0 cm
- Épaisseur
- 2,5 cm
- Poids
- 1.96 Kg
- ISBN
- 9782743305529