Cette dernière année de sa vie, qui ressemble à un long cauchemar, Paul et Pierrette Girault de Coursac se sont efforcés de la reconstituer aux moyens de journaux de l'époque et de documents dont le texte a survécu au incendies de 1871, en laissant de coté la mauvaise littérature née à partir du Directoire et les témoignages fabriqués après coup. Ils n'ont même pas voulu, comme on le fait trop souvent dans un souci de pudeur ou pour ménager la "sensibilité" du lecteur, jetter un voile sur l'épisode atroce de la déposition du Dauphin contre sa mère. Mais comme il arrive toujours lorsqu'on préfère la réalité aux "pieuses" légendes, il s'est avéré que cette réalité dépassait de beaucoup la fiction, qu'elle éclairait la figure de Marie-Antoinette d'une lumière autrement belle et émouvante, et permettait de mesurer combien la jeune femme s'était transformée dans le creuset de la douleur, et quelle extraordinaire progression avait subi son caractère et sa manière de penser.
La Reine qui meurt sur la place de la Concorde le 16 octobre 1793, au terme de cette boulversante évolution, n'a plus rien de commun avec la jeune femme égoïste et personnelle du printemps de 1792, qui réclamait avec tant d'ardeur et à l'insu du Roi le Manifeste de Brunswick.
Peu avant le 10 août 1792, Marie-Antoinette confiait à Fersen le pressentiment qu'elle serait bientôt libre et heureuse. Mais quand la malheureuse princesse entre au Temple le 13 août 1792, elle est déjà dans l'antichambre de la mort.
Après avoir subi de terribles épreuves, la mort de Louis XVI auquel elle était bien plus attachée qu'on ne le croyait, la cruelle captivité, la séparation d'avec son fils, elle sera transférée à la Conciergerie d'où elle ne sortira que pour être jugée et conduite à l'échafaud.
En effet, après la mort de Louis XVI, la pauvre Reine et son petit garçon de huit ans gênaient tout le monde : les Conventionnels qui les considéraient comme seul prétextes de la guerre civile en Vendée, Monsieur qui s'était proclamé Régent et désirait ardemment devenir Louis XVIII, certains hommes politiques comme le comte de Monte-Argenteau (ancien ambassadeur d'Autriche) qui estimait que la pauvre femme deviendrait embarrassante en cas de rétablissement de la monarchie en France...
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Fiche technique
- Reliure
- Broché
- Parution
- 1993
- Nombre de pages ou Durée
- 140
- Hauteur
- 24
- Largeur
- 15
- ISBN
- 9782868392909