Jean de Viguerie
Le sacrifice du Soir - Vie et mort de Madame Elisabeth, soeur de Louis XVI
Entretien de l'abbé Lorans avec Jean de Viguerie : lire l'article en entier
Madame Elisabeth bientôt béatifiée ? Une étape vient d’être franchie avec l’aval de la Conférence des évêques de France, pour l’ouverture de la cause de béatification de Madame Elisabeth. FSSPX. Actualités propose à ses lecteurs de redécouvrir le visage de la sœur du roi Louis XVI, guillotinée en 1794, à travers l’entretien accordé à Nouvelles de Chrétienté (n°128 – nov.-déc. 2011), par le Professeur Jean de Viguerie, auteur d’une biographie très remarquée : « Le sacrifice du soir : vie et mort de Madame Elisabeth »
Dernière question :
A. Lorans. : Une question plus personnelle, comment sort-on d’un ouvrage comme celui-ci que vous venez d’écrire ? Vous avez dit que vous ne l’avez pas simplement écrit, mais que vous l’avez médité. Qu’a été Madame Elisabeth pour vous ?
J. de Viguerie : Pour moi, elle m’a fait entrer davantage dans la compréhension de la fin de la monarchie française. J’ai écrit dans ce livre que la fin de l’Ancien Régime n’est pas un sauve-qui-peut, une déroute mais qu’il y a une grande dignité, une grande majesté dans cette fin. Et Madame Elisabeth incarne cette majesté, incarne cette dignité. Une grande maîtrise face au malheur, un grand respect de son âme, une volonté certaine d’offrir toutes ses souffrances à Dieu et peu de régimes ont fini ainsi. Peut-être peut-on trouver pareille dignité dans la famille de Nicolas II avant leur exécution sauvage mais en tout cas Madame Elisabeth incarne cette dignité de la monarchie française à sa fin, à son expiration.
Orpheline à l'âge de trois ans, Madame Elisabeth, la petite sœur de Louis XVI, la dernière de la famille, bénéficie pourtant d'une instruction complète. Sportive, passionnée d'équitation, excellente en mathématiques et en dessin, vive, active et rapide, elle étonne son entourage par la diversité de ses talents et la fermeté de son caractère.
Avec sa maison princière et ses amies, elle forme une petite cour au milieu de la cour, y faisant régner la piété et la paix. Elle ne se marie pas, n'entre pas au couvent. Sa vocation est de rester avec les siens, le roi, la reine et leurs enfants. Dans les dernières années de l'Ancien Régime, comme avertie de la tragédie, elle se prépare pour les secourir.
A partir de 1789, elle les assiste et les réconforte.
Refusant de les abandonner, elle quitte avec eux Versailles pour les Tuileries, et les Tuileries pour la prison du Temple. Après le roi et la reine, elle est guillotinée. Le régime ne peut pas l'épargner. Elle est son ennemie. Elle a toujours vu dans la Révolution un mensonge et une illusion. Elle a toujours déploré la faiblesse de son frère, et n'a jamais pu y remédier. Ange consolateur, grande figure de la résistance spirituelle à la persécution antichrétienne, elle est aussi l'exortatrice. Elle encourage ses amies à la perfection chrétienne.
Dans la voiture du retour de Varennes, elle convertit Barnave à la cause du roi. Sur le chemin de l'échafaud, elle exhorte à la mort ses compagnons de supplice.
Fiche technique
- Parution
- 2010
- Nombre de pages ou Durée
- 190
- Hauteur
- 23.5
- Largeur
- 14.5
- ISBN
- 9782204091633