Louis-Philippe

La monarchie de Juillet n'a pas bonne presse : née d'une révolution, elle a fini dans une autre révolution sans avoir trouvé sa légitimité.

Son nom même est synonyme d'échec. En dépit d'un règne libéral, pacifique et prospère de 18 ans, Louis-Philippe est resté « le roi bourgeois », marqué à jamais du trait assassin de Daumier le figurant par une poire. Ne parle-t-on pas parfois, pour le dénigrer, d'un style « louis-philippard » ? Arnaud Teyssier réhabilite ce prince d'une rare lucidité, qui a cherché, à travers l'exercice du pouvoir, à retrouver la maîtrise d'une histoire nationale vertigineuse.

Après les coûteuses expériences de la Révolution et de l'Empire, puis l'échec de la Restauration, il fallait réparer la France et cicatriser les blessures du passé. Louis-Philippe s'est donc efforcé de bâtir une nouvelle monarchie adaptée à une société transformée, jetant les bases de la politique moderne. Il a également développé une politique étrangère active, favorisant l'indépendance de la Belgique et réalisant la première entente cordiale avec l'Angleterre.

Comme souvent, il a été victime en 1848 de l'élan qu'il avait lui-même impulsé. « Cet homme rare », a écrit Victor Hugo, « a su faire du pouvoir malgré l'inquiétude de la France, et de la puissance malgré la jalousie de l'Europe ».