Traduit de l'Allemand par Alzir Hella
Marie-Antoinette dédiabolisée, une femme ordinaire
Tracé avec humanité et pénétration, ce portrait est assurément un des chefs-d'œuvre de la biographie classique,
où excella l'auteur de Trois Poètes de leur vie et de Vingt-quatre heures de la vie d'une femme.
LES LIVRES D'ANTOINE, juillet 2022 : lire l'article en entier
Au-delà de la biographie, Zweig décortique l’engrenage fatal de la Révolution qui aurait pu être interrompu plusieurs fois avec seulement un peu plus d’esprit de décision. Un seul reproche : l’imaginaire opération de Louis XVI lui permettant ensuite d’exercer son devoir conjugal. Tous les historiens sont aujourd’hui d’accord pour affirmer que cette intervention n’eut jamais lieu.
Un livre d’histoire passionnant et d’une grande intelligence.
Après ses vies de Magellan, de Marie Stuart ou de Fouché, faut-il rappeler le génie de biographe de Stefan Zweig ?
Marie-Antoinette (1933) rétablit la courbe et la vérité d'un destin obscurci par la passion ou la honte posthumes. L'auteur a fait le ménage dans la documentation, puisant dans la correspondance de Marie-Antoinette avec sa mère, Marie-Thérèse d'Autriche, et dans les papiers de Fersen, grand amour de la reine.
Qui était Marie-Antoinette faite, l'année de ses quinze ans et par raison d'Etat, reine de France ? Une débauchée futile ? Une icône pour la Restauration ? Nous la suivons de la chambre de son époux, qu'elle appelait son « nonchalant mari », le falot Louis XVI, jusqu'au lit de la guillotine. Quel voyage ! Quelle histoire ! Le monde enchanté et dispendieux de Trianon, la maternité, le début de l'impopularité, l'affaire du collier, la Révolution qui la prit pour cible, la fuite à Varennes, la Conciergerie, l'échafaud...
Zweig s'est penché sur Marie-Antoinette en psychologue. Il ne la divinise pas : elle « n'était ni la grande sainte du royalisme ni la grande « grue » de la Révolution, mais un être moyen, une femme en somme ordinaire ». Il analyse la chimie d'une âme bouleversé par les événements, qui, sous le poids du malheur et de l'Histoire, se révèle à elle-même et se rachète, passant de l'ombre de la jouissance à la lumière de la souffrance. « A la toute dernière heure, Marie-Antoinette, nature moyenne, atteint au tragique et devient égale à son destin ».
Davantage qu'un livre d'histoire : un roman vrai.
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Fiche technique
- Collection
- Les Cahiers rouges
- Reliure
- Broché
- Parution
- Mai 2002
- Nombre de pages
- 508 pages
- Hauteur
- 19.00 cm
- Largeur
- 12.00 cm
- Épaisseur
- 2.4 cm
- Poids
- 0.425 Kg
- ISBN
- 9782246168645