La gloire de Port-Royal, ce monastère féminin qui a fasciné tant de grands esprits du XVIIe siècle, ne serait rien sans la mère Angélique Arnauld qui en a été l’abbesse, l’a réformé avec une énergie indomptable et en a fait en quelque sorte la vitrine de la Contre-Réforme catholique.
Sommaire non exhaustif :
- Avant-propos : Mère Angélique Arnauld, Port-Royal et le jansénisme
- Première partie : La jeunesse d'une intuition
- Deuxième partie : Une admirable réformatrice
- Troisième partie : l'ombre d'Angélique
- Quatrième partie : Une abbesse prestigieuse
- Cinquième partie : En quête de postérité
- Epilogue : D'une Angélique à l'autre
- Notes
- Chronologie
- Sources
- Bibliographie
- Index
L'HOMME NOUVEAU, Stephen Vallet, N°1817, octobre 2024 :
Visiblement passionnée par son sujet, le professeur Agnès Walch offre ici une biographie de la célèbre mère Angélique Arnauld qui rééquilibre un portrait souvent à charge. Quelle vie, pourtant ! Et, surtout, quel caractère !
Née Jacqueline Arnauld en 1591, la future mère Angélique devient abbesse à l’âge de 8 ans, sans vocation aucune et par unique souci d’assurer son avenir. Passé le moment de désarroi, elle montre une force incroyable, cherchant à devenir la meilleure religieuse possible. Un certain orgueil mêlé de scrupules n’est pas étranger à ce désir. Elle se révèle également une extraordinaire réformatrice et une fondatrice, qui exerce aussi un rôle de conseillère spirituelle. Une partie de l’élite catholique de l’époque se rend ainsi à Port-Royal. Un temps proche de saint François de Sales, restant en contact avec sainte Jeanne de Chantal jusqu’à la mort de celle-ci, mère Angélique a subi aussi l’influence janséniste, qui marque son abbaye définitivement. Elle semble avoir été prête à la soumission, ce qui n’arrêtera pas la volonté des uns et des autres. On la découvre ici femme forte et plus humaine dans ses contradictions. Une féministe ? Pas vraiment, malgré la volonté éditoriale de coller à notre actualité.
La gloire de Port-Royal, ce monastère féminin qui a fasciné tant de grands esprits du XVIIe siècle, ne serait rien sans la mère Angélique Arnauld qui en a été l’abbesse, l’a réformé avec une énergie indomptable et en a fait en quelque sorte la vitrine de la Contre-Réforme catholique.
Elle a pris en main son destin, exigeant, pour elle-même et pour ses religieuses, une vie de prière et de privations et interdisant à quiconque de franchir la clôture. Elle attire auprès d’elle les plus grands prédicateurs de son temps, les confesseurs les plus rigoureux et une pléiade d’intellectuels renommés parmi lesquels Racine et Pascal. Dans ce monde masculin qu’est l’Église, elle entend imposer ses vues.
Probablement la crise janséniste, qui a perturbé le renouveau catholique durant l’Ancien Régime (et même après), n’aurait-elle pas pris une telle ampleur si Angélique n’avait pas voulu appliquer de façon radicale les idées de Saint-Cyran et ne leur avait pas donné une large publicité grâce au prestige de Port-Royal.
Par esprit de résistance, par goût de la contradiction, cette femme irréductible et provocatrice a créé une onde de choc. En s’opposant aux idées dominantes et aux volontés des pouvoirs établis, elle tient une place inattendue mais cruciale dans la longue marche des femmes vers l’indépendance.
Fiche technique
- Reliure
- Broché
- Parution
- 2024
- Nombre de pages
- 384
- Hauteur
- 21.5
- Largeur
- 14.5
- Poids
- 0.498
- ISBN
- 9791021030978