Xavier Maréchaux décrypte les conséquences de cette rencontre manquée. Pie VII - Napoléon. C'est le point de départ d'une mésentente entre l'Eglise et la France qui durera tout au long du XIXe siècle et affecte encore aujourd'hui les relations entre la République et le Saint-Siège.
L'HOMME NOUVEAU, Stephen Vallet, mai 2024 :
Plus que la simple trame d’une vie, Xavier Maréchaux présente ici une « biographie politique » qui permet de bien situer l’action de Pie VII. Moine bénédictin, Barnaba Chiaramonti accéda très vite aux plus hautes charges de l’Église. Doté d’un caractère affable, il fut par-dessus tout soucieux du bien des âmes et des droits de l’Église. Était-ce suffisant pour devenir pape ? Le conclave qui le choisit dura (trop) longtemps et il fallut les erreurs de la diplomatie autrichienne pour que les cardinaux élisent Chiaramonti.
Ce choix fut le bon. Alors qu’il était encore évêque d’Imola, le futur Pie VII avait prononcé un sermon en faveur de la République, premier acte d’un ralliement au « droit nouveau ». Les prétentions toujours plus grandes de Napoléon, son désir de créer une Église à sa botte et de la cantonner à la sacristie fit que Pie VII défendit les droits de celle-ci tranquillement mais avec force et conviction. Napoléon ne lui pardonna jamais mais à terme il perdit la partie. L’analyse de l’auteur est passionnante de bout en bout même si l’on ne partagera pas sa conclusion sur la réconciliation manquée entre l’Église et la modernité. C’est moins ici affaire de personnalités que de doctrine.
La personnalité de Barnaba Chiaramonti, un simple moine bénédictin, ne le prédestinait pas à devenir pape. Il accéda pourtant au trône de saint Pierre en 1800 sous le nom de Pie VII, et pas dans n'importe quel contexte. L'Europe est alors bouleversée par la Révolution française, prise dans la tourmente des guerres et des impérialismes. Il eut alors pour mission de conserver son pouvoir spirituel, mais aussi temporel.
Xavier Maréchaux raconte ici le destin extraordinaire d'un homme, et de l'institution qu'il devait préserver. Napoléon, qui n'avait pas une passion immodérée pour la contradiction, supportait mal la concurrence d'une autorité aussi puissante que celle de l'Eglise. Dès le début du pontificat, les relations ont été conflictuelles. Convoqué par l'Empereur pour bénir son règne à l'occasion du sacre, le pape était décidé à défendre les droits de Rome. Mais la dispute dégénère à un point tel que les armées de l'Empereur finissent par occuper les Etats du pape, capturer Pie VII et l'emprisonner. L'histoire ne s'arrête pas là, et dépasse la querelle entre deux individus.
Xavier Maréchaux décrypte les conséquences de cette rencontre manquée. C'est le point de départ d'une mésentente entre l'Eglise et la France qui durera tout au long du XIXe siècle et affecte encore aujourd'hui les relations entre la République et le Saint-Siège.
Fiche technique
- Reliure
- Broché
- Parution
- 2024
- Nombre de pages
- 308
- Hauteur
- 22
- Largeur
- 14.5
- Épaisseur
- 2.2
- Poids
- 0.415 kg
- ISBN
- 9782379334603