Quand le bon sens rejoint ou préfigure la philosophie des Lumières, voici comment pourrait être définie Élisabeth-Charlotte de Bavière (1652-1722), que l'on nommait à la cour de Louis XIV Madame Palatine. Pour des raisons politiques, on lui fit épouser Monsieur, duc d'Orléans, frère du Roi. Mariage peu prestigieux pour ce prince, malheureux pour son épouse, Monsieur étant homosexuel. Élevée dans le protestantisme, Madame dut se convertir au catholicisme, très superficiellement cependant.
Elle qui a été éduquée d'une manière très simple, perçoit dans la religion catholique un apparat qui est plus politique que religieux. Elle en conclut que la religion est affaire personnelle et ne relève en rien de l'État. Protestante, elle était et est restée, car au delà de ses remarques parfois très justes sur les prêtres, qu'elle exècre, sur les cérémonies, qui l'ennuient, c'est finalement l'homme qu'elle cherche, l'homme dans toute sa pureté.
Elle avait le verbe haut, franc, droit, direct, libre. A lire ses lettres, on conçoit à quel point Madame était tellement moins vaine que les autres dames de la cour pour lesquelles les toilettes, les liaisons, les fêtes, les spectacles seuls comptaient. Si elle n'avait pas été princesse, peut-être eût-elle été de ces dames qui tenaient des salons de pensée au siècle des Lumières.
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Fiche technique
- Parution
- 2013
- Nombre de pages ou Durée
- 60
- Hauteur
- 15.5
- Largeur
- 12
- ISBN
- 9782917191774
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