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Frédéric Pons - L'Arménie va-t-elle disparaître ? - Un conflit oublié aux portes de l'Europe
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Frédéric Pons

L'Arménie va-t-elle disparaître ? - Un conflit oublié aux portes de l'Europe

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Frédéric Pons rappelle comment le destin de ce petit pays - le plus vieil Etat chrétien du monde - concerne directement l'Europe et ses valeurs. Le soutien à l'Arménie est un défi civilisationnel à relever.

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   Grand reporter familier du Caucase et spécialiste des questions militaires, Frédéric Pons raconte avec force et clarté la situation dramatique de l'Arménie. 

RADIO COURTOISIE, Culture et politique, Richard Haddad, janvier 2024

MEDIA PRESSE INFOS, novembre 2023  : un véritable cri d’alarme au sujet de l’Arménie, plus vieil Etat chrétien du monde, dont le sort ne semble guère émouvoir nos gouvernants ni les médias officiels.

   La “petite” Arménie (moins de 3 millions d’habitants), 111e puissance militaire mondiale, fait face, quasiment seule, à l’Azerbaïdjan (10 millions d’habitants), 64e puissance militaire mondiale, et à la Turquie (82 millions d’habitants), 11ème puissance militaire mondiale. Carrefour historique, culturel et religieux dans le sud de la Transcaucasie, l’Arménie est un point de rencontre entre l’Europe et l’Asie ; un lieu d’échanges mais aussi de confrontation. Parmi ses quatre voisins, deux lui sont résolument hostiles – la Turquie et l’Azerbaïdjan -, tout en étant activement courtisés par l’Occident. Le projet de ces deux pays est inquiétant, d’autant plus qu’il a été exprimé en toute transparence au plus haut niveau : affaiblir encore davantage l’Arménie pour mieux disposer de pans entiers de son territoire, afin de satisfaire leurs intérêts stratégiques, notamment dans les domaines pétrolier et gazier.

   Abandonnée de tous Le soutien des rares amis de l’Arménie est tout aussi inquiétant pour l’avenir de son peuple. Ni les uns ni les autres n’ont été au rendez-vous de l’amitié lorsqu’il le fallait. Son allié naturel, la Russie, a pris ses distances, préoccupée par d’autres dossiers plus urgents, d’autres intérêts vitaux : la poursuite de la guerre en Ukraine, la nécessité de maintenir son partenariat stratégique avec la Turquie, le souci de ménager l’Azerbaïdjan, utile pour continuer à exporter le gaz et le pétrole russes. L’Iran serait l’autre allié potentiel. Mais cet Etat a bien d’autres préoccupations. Son soutien à l’Arménie se limite à laisser ouverte sa frontière nord, pour apporter un peu d’oxygène à l’économie arménienne – et à la sienne au passage. Quant à l’Europe, elle est en position délicate vis-à-vis de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan. La guerre en Ukraine et les difficultés d’approvisionnement énergétique qui en sont la conséquence ont changé la donne. En juillet 2023, les Arméniens ont eu une nouvelle mauvaise surprise : l’aide européenne promise pour renforcer ses capacités de défense a été annulée.

   Blocus et épuration ethnique et religieuse. Le blocus que l’Azerbaïdjan fait subir depuis décembre 2022 aux 120 000 habitants arméniens du Haut-Karabakh (l’Artsakh, selon la dénomination arménienne), préfigure ce qui pourrait arriver demain à l’Arménien tout entière : l’effacement d’un territoire chrétien héritier d’une très longue histoire, la disparition de ses monuments et patrimoines religieux, et, in fine, l’exode de ses populations. Ceux qui baissent le regard devant les visées expansionnistes de l’Azerbaïdjan et de son mentor, la Turquie, encouragent cette politique du fait accompli et porteront la responsabilité du résultat. La fermeture du corridor de Latchine, seule voie d’accès autorisée à l’Artsakh, coupe la population chrétienne de l’enclave du reste de l’Arménie depuis décembre 2022. Déjà démunis, les habitants sont privés de ravitaillement, d’électricité, de médicaments, victimes d’une politique d’épuration ethnique et religieuse menée par l’Azerbaïdjan qui veut les forcer à partir et les remplacer par des colons azéris et kurdes. Qui s’en soucie ? Il est pourtant urgent de s’en préoccuper avant que l’Arménie ne disparaisse.

CNEWS 15 octobre 2023

VALEURS ACTUELLES 28 septembre 2023 : Les Turcs n’en ont pas fini avec l’Arménie. L'épuration ethnique et religieuse des derniers chrétiens de l'enclave va s'accélérer. En attendant, l'Europe ferme les yeux devant les violations du droit humanitaire du régime de Bakou...

   L’Arménie vient de perdre la troisième guerre pour le Haut-Karabakh, cette enclave chrétienne donnée à l’Azerbaïdjan par Staline en 1921. Lors de la première guerre (1988-1994), les Arméniens en avaient pris le contrôle. Battus à l’issue de la deuxième guerre, en 2020, ils n’avaient pu en garder qu’un tiers. La semaine dernière, il aura suffi de moins de vingt-quatre heures de combats pour qu’ils perdent tout. Affaiblies par neuf mois de blocus, les forces séparatistes de l’Artsakh (le nom arménien du Haut-Karabakh) ont rendu les armes et livré leurs positions. À Erevan, les dirigeants ont accepté la défaite, abandonnant cette terre symbolique de l’identité arménienne.

   Arménie, au côté d’un peuple souffrant et résistant. ​Les Azerbaïdjanais avaient bien préparé cette offensive éclair. Lancée à la fin des années 2000, la remontée en puissance de leur armée a accouché d’un formidable outil militaire, avec l’aide des Turcs, des Israéliens et des Américains. En face, moins nombreux et équipés de matériels anciens, les Arméniens de l’Artsakh n’ont pas fait le poids, malgré le courage de ce “peuple de la montagne”. ​Fort de l’amitié fraternelle de la Turquie et soutenu par ses confortables revenus pétroliers et gaziers, l’Azerbaïdjan a aussi conduit une très active stratégie d’influence pour “neutraliser” la Russie et l’Occident. Soumis aux sanctions internationales, Moscou a aujourd’hui besoin de Bakou pour exporter ses propres hydrocarbures. Cette contrainte explique pourquoi la Russie a lâché l’Arménie, malgré sa force d’interposition. Restée l’arme au pied, elle n’a servi à rien.

   ​Les Azéris nient l’arménité de ces territoires. L’Europe a elle aussi perdu l’initiative. Afin de réduire sa dépendance aux hydrocarbures russes, elle a signé un accord gazier avec Bakou en juillet 2022 pour compléter ses besoins énergétiques. Elle l’a fait sur le dos des Arméniens. Pour 2 % de ses besoins énergétiques, l’Europe a accepté de baisser le regard devant les violations flagrantes du droit humanitaire par le régime de Bakou. Son indignation n’a eu aucun effet. Commencée depuis 2020, l’épuration ethnique et religieuse des 120 000 derniers chrétiens de l’enclave va s’accélérer. À l’unisson de leur président, Ilham Aliev, les Azerbaïdjanais méprisent les Arméniens. Ils le disent publiquement et leur dénient tout droit historique dans le Caucase, comme les Turcs l’avaient fait en Anatolie, jusqu’au génocide de 1915. Aliev a clairement annoncé son prochain objectif : s’emparer d’autres terres, en Arménie même. Les cibles sont les rives orientales du lac Sevan, principale réserve d’eau douce du Caucase, et le Syunik, la province méridionale de l’Arménie.

   L’islamisme d’Erdogan infiltre l’Europe via :  ​Les Azéris nient l’arménité de ces territoires. La prise du Syunik, une région riche en eau et en minerais, leur permettrait de contrôler la frontière avec l’Iran, poumon vital pour l’économie arménienne. En tronçonnant l’Arménie, Aliev pourrait réaliser le grand rêve des stratèges turcs : la continuité territoriale entre l’Azerbaïdjan et la Turquie et, au-delà, de tous les peuples turciques, du Bosphore au Xinjiang chinois. Cette stratégie de long terme indique que les “Turcs” ne s’arrêteront pas à la reconquête du Haut-Karabakh.

   Une nouvelle guerre menace l'Arménie, comme l'annoncent clairement les inquiétants projets géopolitiques de l'Azerbaïdjan et de la Turquie, comme le prouve aussi leur pression permanente sur l'enclave chrétienne bimillénaire du Haut-Karabakh. La question n'est plus de savoir si cette guerre aura lieu, mais quand elle aura lieu.

   Prise en tenaille entre l'Azerbaïdjan et la Turquie, lâchée par la Russie au jeu ambigu, l'Arménie est seule, livrée à elle-même, victime collatérale du conflit en Ukraine. Les Arméniens se voient abandonnés à leur sort, comme le furent leurs ancêtres, lors du génocide perpétré par les Turcs en 1915, dans une indifférence quasi générale. Une catastrophe humanitaire sans précédent se prépare et, de nouveau, l'Occident regarde ailleurs, prêt au compromis avec l'Azerbaïdjan et la Turquie. Cette complaisance européenne ne fait qu'encourager leur implacable politique de puissance.

Frédéric Pons
1 Produit

Fiche technique

Reliure
Broché
Parution
Novembre 2023
Nombre de pages
220
Hauteur
21.5
Largeur
13.5
Épaisseur
1.9
Poids
0.294 kg
ISBN
9791033614050

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