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Avec un rare brio dans l’écriture, Pierre-Louis Lensel dresse une dizaine de portraits d’anthologie d’individus d’exception qui ont su faire un atout de leur handicap et forcer l’admiration de leurs contemporains. Une leçon d’histoire et d’espérance.
Au sommaire :
- Sainte-Beuve, la séduction du crapaud
- Madame Palatine, la force de rester soi-même
- Albert Jugon, au nom des « gueules cassées »
- Mickey Rooney, l’adieu au charme
- Jeanne de France, la mariée était trop laide
- Toulouse-Lautrec, la vie comme antidote
- Georges Danton, une tête qui en vaut la peine
- Charles II, le corps ensorcelé
- Jane Barnell, à la barbe du monde
- Anne de Clèves, la laide et la bête ?
- Klaus Nomi, l’extraterrestre
- Conclusion : les bagnards de Dostoïevski, disgrâces et grâce
Un cahier photos en noir et blanc et en couleurs, de 8 pages hors-taxe
S’il avait été grand et beau, Toulouse-Lautrec aurait-il poursuivi la même carrière de peintre ? Madame Palatine, si elle avait ressemblé à une princesse de contes de fées, aurait-elle regardé la Cour de son beau-frère Louis XIV avec une telle liberté ? Danton, doté d’une apparence répulsive, se serait-il ménagé la même position dans le Paris révolutionnaire ? Face à la tentation de minimiser l’importance de la disgrâce physique dans les itinéraires historiques, Pierre-Louis Lensel propose d’en étudier le rôle, à travers onze récits surprenants, du procès en annulation de mariage imposé à Jeanne de France par le roi Louis XII aux tours de force scéniques du chanteur « extraterrestre » Klaus Nomi, au début des années 1980.
La laideur, trop souvent insultée paresseusement, regardée avec une pitié stérile ou effacée dans un déni hypocrite, s’inscrit heureusement dans un ensemble qui la dépasse, et de loin : l’individualité, capable dans bien des cas de transcender, voire de transfigurer, ce qui la mine et la fait douter.