Louis-Ferdinand Céline
Pamphlets - Bagatelles pour un massacre – 1937 L’école des cadavres – 1938 Les beaux draps – 1941
Dans nos démocraties larbines, ça n’existe plus les chefs patriotes. En lieu et place c’est des effrontés imposteurs, tambourineurs prometteurs “d’avantages”, de petites et grandes jouissances, des maquereaux “d’avantages”. Ils hypnotisent la horde des “désirants”, aspirants effrénés, bulleux “d’avantages”. Pour l’adoption d’un parti, d’un programme, c’est comme pour le choix d’un article au moment des “réclames”, on se décide pour le magasin qui vous promet le plus “d’avantages”. Je connais moi des personnes, des véritables affranchis qui sont en même temps marxistes, croix-de-feu, francs-maçons, syndiqués très unitaires et puis malgré tout, quand même, encore partisans du curé, qui font communier leurs enfants. C’est des camarades raisonnables, pas des fous, qui veulent perdre dans aucun tableau, qui se défendent à la martingale, des Idéologues de Loterie, très spécifiquement français. Quand ça devient des racailles pareilles y a plus besoin de se gêner.
C’est du temps perdu. Des efforts pour le caca… tout à fait inutiles… Plus de mystique possible. Aucun rétablissement possible. C’est fini. Culbute. Même tabac d’ailleurs, droite ou gauche. Que des boyaux avides partout. Juste des conflits d’égoïsmes, implacables, que les Juifs admirablement truquent, tripatouillent, irritent, enflamment, étouffent, embringuent, tarabiscotent à leur profit. La conjuration juive mondiale seule véritable réussite de notre civilisation. Nous n’avons plus de patriotes. C’est un regret de bétail, on en a presque jamais eu de patriotes. On nous a jamais laissé le temps. D’une trahison dans une autre, on a jamais eu le temps de souffler… D’une guerre dans une autre…
On nous a toujours trafiqués, vendus comme des porcs, comme des chiens, à quelque pouvoir hostile pour les besoins d’une politique absolument étrangère, toujours désastreuse. Nos maîtres ont toujours été, à part très rares exceptions, à la merci des étrangers. Jamais vraiment des chefs nationaux, toujours plus ou moins maçons, jésuites, papistes, juifs, selon les époques, les vogues du moment, dynasties, mariages, révolutions, insurrections, tractations, toujours des traîtres en définitive. Jamais nos chefs n’ont eu les mains très nettes. Les Mazarins, les demi-Talleyrands, les sous-Mirabeaux, les Vergennes, les Briands, les Poincarés, Jaurès, Clemenceaux, Blums abondent dans notre histoire.
Il règne sur tout ce pays, au tréfonds de toute cette viande muselée, un sentiment de gentillesse sacrificielle, de soumission, aux pires boucheries, de fatalisme aux abattoirs, extraordinairement dégueulasse. Qui mijote, sème, propage, fricote, je vous le demande, magnifie, pontifie, virulise, sacremente cette saloperie suicidaire ? Ne cherchez pas ! Nos farceurs gueulards imposteurs Patriotes, notre racket nationaliste, nos chacals provocateurs, nos larrons maçons, internationalistes, salonneux, communistes, patriotes à tout vendre, tout mentir, tout provoquer, tout fourguer, transitaires en toutes viandes, maquereaux pour toutes catastrophes. Patriotes pour cimetières fructueux. Des vrais petits scorpions apocalyptiques qui ne reluisent qu’à nous faire crever, à nous fricoter toujours de nouveaux Déluges.
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Fiche technique
- Reliure
- Broché
- Parution
- 2018
- Nombre de pages
- 552
- Hauteur
- 23
- Largeur
- 15.5
- Épaisseur
- 2.9
- ISBN
- 9781912452811