Au fur et à mesure, ces traductions s’éloignèrent du texte original et certaines devinrent même corrompues. C’est pour qu’il révise les traductions latines des Évangiles en s’appuyant sur les manuscrits grecs les plus anciens. Saint Jérôme se mit donc à la tâche. Une fois lancé dans cette entreprise d’envergure et piqué par la curiosité, il décida de ne pas s’arrêter aux Évangiles et enchaîna avec la traduction des psaumes. Il partit ensuite pour Jérusalem et une fois arrivé dans la Ville sainte, eut l’ambitieux projet de traduire l’intégralité de l’Ancien Testament en s’appuyant sur les textes d’origine rédigés en hébreu. Ce travail lui prit près de seize ans, mais il laissa certains livres de côté, à savoir la Sagesse, l’Ecclésiaste, Baruch et les Maccabées.
Une traduction officielle : Saint Jérôme s’attacha à traduire le texte hébreu dans un latin compréhensible tout en restant le plus fidèle possible au texte d’origine. Il fut l’un des tout premiers exégètes à mettre tant de soin dans la traduction biblique qu’elle devint rapidement la traduction de référence. Au fil des siècles, la traduction fut amendée à différentes reprises, mais l’Église continua de considérer que la Vulgate faisait autorité. Lors du concile de Trente, au XVIe siècle, elle fut identifiée comme vulgata editio (“édition vulgaire” ou commune) et désignée comme traduction officielle au sein de l’Église catholique romaine.
Ce n’est qu’à partir du XXe siècle que les traducteurs commencèrent à se détacher de la Vulgate pour revenir aux textes d’origine, par ailleurs assez proches de ceux sur lesquels saint Jérôme s’était appuyé au IVe siècle. Ainsi, la Vulgate a façonné la liturgie catholique pendant près de 1500 ans ! L’héritage laissé par saint Jérôme est immense, et a eu un impact considérable sur l’histoire de l’Église.
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