L'Evangile selon saint Jean - Avec les commentaires de l'université de Navarre

   Le lecteur des synoptiques ne peut manquer d'être surpris par l'atmosphère différente qu'offre l'Evangile de saint Jean : dès le Prologue l'Evangéliste se tourne directement vers le cœur de la divinité.

   Le plan du quatrième Evangile diffère de celui des Synoptiques y compris dans le récit des faits. Ainsi s'arrête-t-il davantage sur la vie publique du Christ en Judée même s'il cite des événements survenus en Galilée et abondamment décrits par les Synoptiques. Saint Jean s'attache plus particulièrement à rapporter l'activité de Jésus au Temple de Jérusalem.

   Les trois premiers Evangiles ne parlent que d'une seul montée à la Cité Sainte quelques jours avant la mort du Christ pendant la fête de la Pâque. Jean en revanche précise que Jésus monte au moins trois fois à Jérusalem au cours sa vie publique. Sur les vingt-neuf miracles rapportés par les Synoptiques saint Jean n'en mentionne que deux tout en en décrivant cinq autres.

   Au reste rien n'est dit sur la Transfiguration ou l'institution de la Sainte Eucharistie lors de la dernière Cène ce qui ne veut pas dire qu'il ait ignoré l'importance de cette dernière comme en témoignent les longs discours de Jésus sur le Pain de Vie.

   Dans son récit de la Passion, de la Mort et de la Résurrection de Jésus-Christ le quatrième Evangile coïncide avec les Synoptiques tout en adoptant un point de vue différent celui de la glorification du Christ. Il nous relate l'heure de Jésus celle où le Père glorifie son Fils qui en mourant vainc le démon, le péché et la mort tandis qu'il est élevé au-dessus de toute chose. C'est pourquoi lorsque Jésus annonce sa Passion les Synoptiques soulignent qu'il convient que le Fils de l'Homme souffre alors que Jean insiste sur le fait qu'il convient que le Fils de l'Homme soit glorifié.

   Jean s'efforce de compléter et d'éclairer les points non traités par les autres Evangiles. Il ne contredit pas les Synoptiques mais apporte des précisions sur des sujets qu'ils ont à peine ébauchés.