Un homme d'exception

4 Oscars 2001 dont celui du Meilleur Film

ZELIE, Solange Pinilla, mai 2024 :

   Dès les premières notes de musique de la bande originale d’Un homme d’exception, le spectateur est plongé dans un univers d’une grande beauté, et non sans une certaine gravité. Nous sommes dans le décor néo-gothique de l’université de Princeton aux États-Unis, en 1947. Là se rassemblent parmi les esprits mathématiques les plus brillants de l’époque. John Nash, incarné par le talentueux Russell Crowe, est un jeune homme peu habile dans les relations sociales - il n’a pas de filtre et son regard est fuyant -, mais habité par un génie mental extraordinaire. Il travaille à cette époque sur la « théorie des jeux » ; en fait, cette histoire s’inspire de la vie du mathématicien et économiste John Nash, décédé en 2015. Quelques années plus tard, de manière imprévue, John est missionné par les services secrets américains pour déchiffrer les codes de l’ennemi soviétique. À la moitié du film, on comprend que John est atteint d’une maladie psychique, la schizophrénie paranoïde. Une partie de ce qu’il croit être sa vie est le fruit d’hallucinations...

   Dans ce film d’une grande beauté formelle, et marqué par une intensité dramatique, apparaît un questionnement en fil rouge : qu’est-ce qui est réel ? Le monde des idées ? Les projections que nous nous faisons ? Ou bien l’amour, comme le souligne Alicia, l’épouse de John Nash, qui va l’accompagner dans l’enfer de la maladie ? « J’ai besoin de croire que l’extraordinaire est possible », souffle-t-elle. Ce film montre, par sa longueur notamment (2 h 14), que rien ne semble jamais totalement acquis sur terre, mais que l’espérance s’ancre particulièrement dans le courage du réel. Une belle leçon pour tous, à partir de 16 ans. 

• Bonus : Commentaire du film par le réalisateur Ron Howard - Commentaire du film par le scénariste Akiva Goldsman - Les scènes inédites (avec version commenté par le réalisateur)