Les cadets

   Ce document vibrant et authentique sur le militarisme allemand du début du XXe siècle, dans la lignée d'un Ernst Jünger, permet de mieux cerner l'itinéraire et la personnalité de l'auteur des Réprouvés. Il est suivi d'une étude de Jean-Pierre Bonicco : "Ernst von Salomon ou le dernier des Prussiens ".

L'HOMME NOUVEAU, Benoit Maubrun, octobre 2021 :

   Ernst von Salomon est peut-être moins connu aujourd’hui que son éminent compatriote Ernst Jünger. Il n’en reste pas moins l’un des grands écrivains de langue allemande au XXe siècle. Il fut ainsi notamment l’auteur du livre Les Réprouvés et du Questionnaire, sur la dénazification après la Seconde Guerre mondiale.

   Avec Les Cadets, il plonge le lecteur dans un monde définitivement enfoui. Les Cadets ? De jeunes adolescents qui, avant 1914, se destinaient à devenir les futurs cadres de l’armée impériale. Une éducation virile, extrêmement dure, que la plume de l’auteur fait revivre page après page, rendant par la magie des mots l’atmosphère si particulière de l’Institut du corps royal des Cadets de Karlsruhe. Son héros en franchit les grilles à peine âgé de 11 ans, un jour de novembre 1913. Le récit se termine, un autre mois de novembre, cinq ans plus tard, quand l’armistice sonne le glas de l’Allemagne impériale et, partant, celui des Cadets. Salomon était d’autant plus à même de raconter cette histoire qu’elle fut la sienne et qu’elle a marqué sa vie à jamais.

   La réédition de ce livre permet ainsi de se plonger dans ce monde disparu dont l’auteur fut en quelque sorte le dernier des Mohicans, pour reprendre l’expression utilisée par Jean-Pierre Bonicco dans l’intéressante étude qu’il publie au terme de l’ouvrage. Benoît Maubrun

   Le héros de ce récit a onze ans quand il franchit les grilles de l'Institut du corps royal des Cadets de Karlsruhe, un jour de novembre 1913. Rêvant de la gloire de leurs aînés qui tombent dans les tranchées, ces futurs soldats poursuivent leur entraînement dans cette rude école où l'on apprend à mourir. Jusqu'à ce que les vainqueurs exigent, après l'armistice de 1918, la dissolution de leur corps.

   Ernst von Salomon livre son témoignage, brut et bouleversant, d'une éducation destinée à former les cadres de l'armée impériale.