La Brouette

   123 LOISIRS, Valérie d'Aubigny, décembre 2020 : lire l'article en entier

   Idéal pour préparer Noël, ce conte en vers d'Edmond Rostand est issu d'un recueil peu connu. Il gagne à être lu à voix haute pour en goûter tout le sens, grâce à la merveilleuse musique des alexandrins.

   Pour le plaisir des yeux, le texte est accompagné d'illustrations pleine page raffinées, aussi élégantes et délicates que le texte est profond. Il s'en dégage un charme exceptionnel. Le plus de cet album : les dernières pages qui invitent le lecteur avec précision et, on le sent, beaucoup de passion, à découvrir Edmond Rostand et son oeuvre et à s'initier aux secrets de la poésie.

   LE MAGAZINE ZELIE, Marie-Antoinette Baverel, février 2021 : 

    Poésie, beauté, foi, merveilleux, tout est là : La Brouette est un petit bijou hivernal à savourer au coin du feu. Ce poème peu connu d’Edmond Rostand conte l’histoire de la rencontre merveilleuse entre une vieille dame et le Christ, autour d’un fin rayon de soleil. Les alexandrins de Rostand sont un régal pour les oreilles, même celles peu habituées à la poésie, les illustrations d’Astrid Valence sont somptueuses, La Brouette est un album à faire connaître, une irrésistible introduction à la poésie. Dès 5 ans. 

   PRESENT, Guy Denaere, décembre 2020 :  

   A 22 ans, Edmond Rostand publie son premier recueil de poèmes, Les Musardises (1890). La musardise, explique-t-il dans la préface, « signifie rêvasserie douce, chère flânerie, paresseuse délectation à contempler un objet ou une idée ; car l’esprit musarde autant que les yeux, si ce n’est plus ». Beaucoup de souvenirs de sa récente vie étudiante nourrissent les poèmes, dont le pion dit Pif-Luisant dont la conformation corporelle et morale lui inspirera le personnage de Cyrano : « Son âme était aussi belle que son physique était disgracieux. Le contraste me frappa », confiera-t-il plus tard.

   Mais laissons Pif-Luisant de côté, là n’est pas notre propos. Des Musardises, les éditions Téqui ont extrait un conte en vers, La Brouette, illustré de pastels d’Astrid Valence. La donnée de départ est un classique, Jésus et saint Pierre descendent incognito sur terre. Le prologue original a été escamoté et remplacé par quelques lignes d’introduction, il est vrai qu’il manque de fluidité et que la comparaison entre, d’une part, Jésus et saint Pierre, d’autre part Télémaque et Mentor, n’apporte rien. La suite est-elle imaginée par Rostand ou adaptée de contes amérindiens, polynésiens ? – vaine question en matière de conte puisque Rostand s’approprie la matière et la dispose à sa guise. Ils rencontrent une vieille qui tente d’attraper des rayons du maigre soleil hivernal… Bien entendu, saint Pierre se montrera égal à lui-même : « Quand il se sent ému, saint Pierre se renfrogne. »

   Un album à offrir à des enfants – et à des adultes – qui aiment la poésie.