La gardienne du seuil

    Ce roman possède deux qualités qui lui assureront bon accueil : une étude fine et nuancée des caractères, qui sont dessinés d’une manière preste, sans appuyer, mais avec beaucoup de justesse et de vérité. Et puis un esprit franchement chrétien, qui en fait, sans prêche et sans raisonnement, un beau livre moralisateur.

    Mme de Coulomb se garde bien de monter en chaire et de nous asséner de vertueuses et soporifiques tirades. Elle se contente de mettre en scène de vrais chrétiens, de nous montrer les efforts, les luttes, finalement les victoires, de leur conscience. C’est vivant, et c’est fortifiant.

     L’héroïne principale, Germaine Estillac, qui élève son jeune frère, non sans peine, encourage son mari, triomphe de tous les obstacles, est peut-être légèrement idéalisée ; on lui voudrait quelques ombres, pour faire ressortir la lumière. Mais ceux qui l’entourent forment une galerie réussie.

    Si l’intrigue se nouait un peu plus tôt, et si l’on n’attendait pas le milieu du livre pour soupçonner les fraudes de Mme Rochabey mère qui a escroqué un héritage, il n’y aurait que des éloges à faire de ce joli roman.