La Grande Histoire de la Messe Interdite

   La liturgie catholique est aujourd’hui en pleine anarchie, raison de la crise et de l’Église et de la division des familles. Le cardinal Ratzinger parlait d’expérimentations incessantes qu’il condamnait. Un « renouveau » liturgique est donc nécessaire. Il passe par le retour sur les autels de la Messe traditionnelle, latine et grégorienne, selon le rite de saint Pie V, œuvre essentielle du Concile de Trente. « Elle en est l’archétype » dira un jour le cardinal Cañisarez. Ce fut la grande idée de Mgr Lefebvre. Toute son œuvre. C’est ce que désirait réaliser Benoît XVI. C’était le souhait de Mgr Gamber que ce Pape nous présentait comme un maître du renouveau liturgique : « Il faut qu’à l’avenir le rite plus que millénaire de la Messe soit conservé dans l’Église catholique romaine… Comme forme primaire de la célébration de la Messe » (Mgr Gamber dans son livre La Réforme liturgique en question). Mais quelle opposition ce retour de la Messe tridentine ne rencontre-t-il pas dans l’ Église !

   C’est l’objet de ce livre : La Grande Histoire de la Messe interdite, faits et documents. Il nous raconte l’histoire de cette opposition, son explication, ses raisons, les circonstances historiques qui l’entourent, les personnes qu’elle met en jeu : les Évêques et Archevêques de France, du Brésil, la Curie Romaine, ses Cardinaux, la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre, Dom Gérard Calvet, fondateur du Barroux, les autres communautés Ecclesia Dei. Il suit les événements au plus près.

   PRESENT, juillet 2021, Anne Le Pape : lire l'article en entier

   En seize chapitres, l’auteur, prêtre du diocèse de Clermont-Ferrand, qui fut l’un des « fondateurs » de la Fraternité Saint-Pie X aux côtés de Mgr Marcel Lefebvre en 1969- 1970, puis l’un des fondateurs de l’Institut du Bon Pasteur en 2006, cherche à « récapituler » toute l’histoire de la proscription de la messe traditionnelle, de l’émergence de la messe nouvelle de Paul VI, enfin de la persistance et de la renaissance mondiale de la messe traditionnelle. Disons-le tout de suite honnêtement, pour ne pas tromper le lecteur : sur le plan artistique, l’abbé Aulagnier n’est pas un grand écrivain. Il use de ce qu’on pourrait appeler un « style oral », sans façon, direct, enlevé. Mais cette légère insuffisance littéraire est largement compensée par la force de conviction de l’auteur, sa clarté, ainsi que la foultitude de documents qu’il apporte, et qui font de son ouvrage une véritable référence en son domaine.

   Par ailleurs, parce qu’il a vécu intégralement et aux premières loges toute la période qu’il raconte, son témoignage personnel est, en dehors même de sa précision documentaire, une contribution essentielle à cette histoire tourmentée, dramatique et en même temps capitale pour l’avenir de l’Eglise catholique