Textes rassemblés par Colette Nys-Mazure.
Marie Noël a vécu une foi traversée de de ténèbres et de lumière. Elle est connue pour ses poèmes en forme de chansons, et son journal spirituel.
PRESENT 18 janvier 2020 : redécouvrir Marie Noël :
Voulant chasser l’ombre qui pèse sur elle, l’obscurité qui recouvre l’œuvre d’une « vieille fille de province » que l’on a trop longtemps cantonnée aux étagères des patronages, Colette Nys-Mazure nous présente dans un petit ouvrage Marie Noël par tous les temps. On s’étonne alors de découvrir, le mot n’est pas trop fort, un poète de combat. Loin du halo de mièvrerie sulpicienne qui la travestissait. Si les thèmes retenus par Colette Nys-Mazure peuvent, çà et là, paraître trop légers ou concéder trop à l’esprit du temps, ils n’altèrent pas la densité poétique de ce grand écrivain. Dans une œuvre foisonnante, l’écrivain et critique belge a pris le soin de plonger avec une grande attention, taillant, émondant, pour ne retenir que les éclats les plus lumineux de son aînée bourguignonne. On ne répétera jamais assez l’importance des grands lecteurs – au sens de George Steiner – qui sont à la fois guides et intercesseurs.
Comme tout écrivain véritable, Marie Noël doit vivre avec la blessure irrémédiable des âmes sensibles. Celles qui ne savent faire leur l’esprit grisâtre de l’époque, se refusent aux accommodements raisonnables, aux plans de carrière, aux usages mondains. Dieu se sert de leurs ébréchures, de leurs failles. Il sait quel poids de souffrance leur incombe. « Peut-être, quand Dieu a soufflé sur moi pour faire prendre en moi mon âme de naissance, Il s’est aperçu, trop tard, qu’Il avait soufflé trop fort et que l’âme qu’Il m’avait donnée, trop pesante d’infini, pourrait bien m’empêcher de vivre », confessait Marie Noël. Dépassant l’angoisse qui sourd, Marie Noël s’est attachée à saisir en chaque chose, aussi infime soit-elle, l’empreinte de Dieu. Et n’est-ce pas en Europe, au doux pays de France, que cette dernière est la plus visible ?
On a trop rapidement souri de cette attention au quotidien – que poursuit aujourd’hui l’un de ses « petits frères » : Christian Bobin – qui pourtant révèle des trésors de simplicité, et donc de justesse. Ainsi de « ces jolis jours de frais été où l’on fait des confitures, des bouquets, où l’on écosse des petits pois et où il y a du soleil dans la cuisine ». Et cette phrase qu’aurait pu écrire le grand Péguy, synthèse du christianisme médiéval : « Les âmes les meilleures, les plus nourricières, sont faites de quelques grandes bontés rayonnantes et de mille petites misères obscures dont s’alimentent parfois leurs bontés comme le blé qui vit de la pourriture du sol. » Le poète avait prévenu : « La renommée n’est qu’un malentendu qui se propage, un mensonge qui s’étend. » Marie Noël en fut presque dispensée. Ce n’est pas une raison pour l’abandonner au silence. Il reste, ici et là, des âmes assoiffées qui souffrent, et l’attendent.
Epreuves et espérances toujours vives, solitude tantôt recherchée, tantôt détestée, amour et compassion, souffle et urgence de la création, l'âme humaine -ses fragilités et ses forces- est au coeur de l'oeuvre de marie Noël.
Choisis par Colette Nys-Mazure, les mots du poète nous accompagnent chaque jour de l'année en une spiritualité rebelle et fulgurante. Ils éclairent notre chemin
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Fiche technique
- Reliure
- Broché
- Parution
- 2019
- Nombre de pages
- 136
- Hauteur
- 18
- Largeur
- 11
- Épaisseur
- 1.2
- Poids
- 0.125 Kg
- ISBN
- 9782220096278
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