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Tous les bénéfices de la vente de cet ouvrage sont reversés à la Fondation du patrimoine, pour la restauration de Notre-Dame.
PRESENT 19 septembre 2019, Pierre de Saint-Servant :
C’est un petit livre.
Sec et léger. Il tient dans la poche. Il fait songer à ces recueils de poésie que l’on est tenté d’emporter avec soi lorsque l’on part pour une promenade au long cours ou l’ascension d’un sommet. En fait de livre, la reliure de trois textes de Sylvain Tesson, qui, par des voies bien différentes, mènent tous trois à Notre-Dame. Celle de Paris et de toutes les chapelles qui, jonchant l’Europe, en ont fait la plus belle des voies lactées. On y retrouve un Tesson qui, pour avoir confessé une certaine sympathie pour le paganisme, semble avoir touché du doigt – ce qui n’est pas rien pour le grimpeur qu’il est et demeure – que le catholicisme médiéval en est le plus beau des prolongements. Doit-on conclure que ce petit essai marque le retour de Tesson à la foi de ses aïeux ? Nous ne saurions répondre. Ce n’est d’ailleurs pas à nous de le faire. Mais incontestablement, ce petit opuscule est un acte de dévotion filiale d’un fils de la vieille Europe qui, à l’écart des ingrats, ne juge pas accidentel de vivre sur les quais de Seine, « sous le commandement des tours de Notre-Dame ».
L’oubli et le ricanement
Un vieil Européen donc, qui n’hésite pas à retrouver l’espérance d’un Péguy ou d’un Bernanos : « Je crois plus que jamais en la chance de la France d’être une fille chrétienne. […] Puisse le sourire de la Bonne Vierge continuer à veiller sur les hommes qui croient en elle et sur ceux qui n’y croient pas. » Voilà qui détonne avec le cynisme de l’époque, avec le catéchisme des dynamiteurs du passé, ceux « qui nient les racines spirituelles de l’Europe, méprisent la vieille foi, critiquent une certaine vision du monde et s’emploient à la disparition des vertus ». Aux ricanements des apôtres du « bluff technologique », Tesson ne craint pas de s’affirmer médiéval : « Que signifie l’effondrement ? Y a-t-il le moindre enseignement à tirer d’un brasier ? Il est peut-être temps de se calmer. Trop d’empressement à faire table rase mène peut-être à ce genre de désastre. Et si l’effondrement de la flèche était la suite logique de ce que nous faisons subir à l’Histoire ? L’oubli, le ricanement, la certitude de nous-même, l’emballement, l’hybride, le fétichisme de l’avenir… et, un jour, les cendres. »
A l'esprit, dans l'ordre : l'effroi, les analyses, les souvenirs.
L'effroi c'est l'impensable mêlé au sublime. Les images du brasier sont belles. Beauté horrifique, gravure en fusion de Gustave Doré.
Tout homme a un rendez-vous quotidien avec le paysage qu'il habite. Je vis sur les quais de la Seine, entre l'église Saint-Julien-Le-Pauvre où fut enterré ma mère et l'église Saint-Séverin où fut baptisé Huysmans. Notre-Dame est là tout près, reine, mère de sa couvée d'églises.
Je séjourne "sous le commandement des tous de Notre-Dame" - Péguy, Les Sept contre Paris