Le trésor des catéchismes diocésains

   L'objet de ce premier volume est " Dieu et les mystères de la foi catholique ", où les Évêques de France ont le souci de correspondre à leur mission : " Allez, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils, et du Saint-Esprit, et leur enseignant à observer tout ce que je vous ai commandé.

   Et voici que Je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la consommation des siècles. " (Matthieu, 28, 20). Il promet une culture de vie fondée sur la vertu d'Espérance et constitue unes excellente introduction à la découverte de la doctrine chrétienne.

   LETTRE A NOS FRERES PRETRES, septembre 2015  : Une base documentaire exceptionnelle 

   En matière d’enseignement catéchétique, pour finir, il convient de signaler le remarquable ouvrage de l’abbé Jean-Pierre Putois, Le trésor des catéchismes diocésains (éditions Via Romana, 2009, 362 pages, ). Sur une base documentaire exceptionnelle (l’auteur a compulsé des centaines de catéchismes), ce travail offre un « livre du maître » tout à fait utile, voire nécessaire. Pour chaque question classique du catéchisme, les meilleures réponses sont proposées, avec une abondance d’idées et de vocabulaire qui permettra d’enrichir et de varier les séances d’enseignement avec les enfants… ou les adultes. 

 PRESENT 15 mai 2009, JEAN MADIRAN : La redécouverte de ce qui fut le Trésor des Catéchismes diocésains : 

   Il s’agit ici, au sens strict, du petit Catéchisme. C’est-à-dire du Catéchisme pour enfants baptisés. Sa suppression, au nom de « l’esprit du Concile », lui avait artificiellement conféré comme un label d’authenticité traditionnelle sous sa forme officielle alors en vigueur. C’était le « Catéchisme [dit] des diocèses de France », celui de 1947. La publication commencée des vingt années de recherches entreprises par l’abbé Jean-Pierre Putois met radicalement fin à cette réputation indue, par la redécouverte de ce qui fut Le Trésor des Catéchismes diocésains. Sous ce titre le premier volume vient de paraître (Éditions Via Romana). Il sera suivi de trois autres. L’état de la question en est modifié, enrichi, fortifié. Le Catéchisme de 1947, comme celui de 1937, était l’unique Catéchisme officiel « des diocèses ». Il n’était plus un Catéchisme « diocésain ».

   Les Catéchismes diocésains avaient été supprimés dès le Catéchisme de 1937, première version d’un Catéchisme non plus diocésain mais national. J’ai raconté le comment et le pourquoi de cette substitution dans mon Histoire du catéchisme. Comme pour la messe, le Concile de Trente avait ordonné non pas la rédaction d’un nouveau Catéchisme, mais une codification de la tradition la plus ancienne, la plus vivante et la plus sûre : les trois connaissances nécessaires au salut, les quatre parties obligatoires de tout catéchisme catholique. Approuvé et promulgué par le pape saint Pie V en 1566, ce fut le « Catéchisme du concile de Trente », ou « Catéchisme romain », sorte de livre du maître à l’intention, était-il précisé, des curés de paroisse, en réalité à l’intention des Évêques. Ceux-ci, chacun dans son diocèse, s’en inspirèrent pour promulguer un petit Catéchisme. Il en résulta une grande diversité de rédaction, dans une réelle unité de doctrine, tous étant plus ou moins fidèles aux trois connaissances et aux quatre parties, dont la nécessité a été clairement exposée par la préface du Catéchisme romain, et rappelée avec une forte argumentation dans la conférence prononcée par le cardinal Ratzinger, en janvier 1983, à Lyon et à Paris. Ainsi, depuis le XVIe siècle jusqu’à 1937, se constitua un immense « trésor des Caté-hismes diocésains », sans cesse renouvelé dans la forme. L’abbé Jean-Pierre Putois est allé les rechercher de diocèse en diocèse, afin de comparer phrase à phrase, définition à définition, leurs formules avec celles de nos piteux Catéchismes nationaux de 1937 et de 1947. Le résultat est effrayant. Il montre avec une criante évidence la décomposition progressive du Catéchisme à partir de 1937. Sur les principaux mystères de la foi, les affirmations deviennent incertaines, se font vagues, imprécises, appauvries, l’énoncé des dogmes tend de plus en plus à s’anémier dans une rhétorique moralisante et boursouflée. On voit progresser une terrible décadence intellectuelle, sous la pression mondaine de la modernité, du post-kantisme, des nouvelles méthodes pédagogiques.

   C’est l’hérésie du XXe siècle, c’est l’apostasie immanente qui y apparaît en gestation. Depuis presque quarante ans, il n’y a plus du tout de petit Catéchisme parce que sur la Création, sur le péché originel, sur la Résurrection et l’Ascension, sur le saint Sacrifice de la Messe et sur la présence réelle dans l’Eucharistie, nos évêques ne sont pas d’accord pour les mêmes affirmations assurées. Ce n’est apparemment pas la majorité d’entre eux qui serait prête à rédiger et présenter un petit Catéchisme énonçant que l’Église catholique y enseigne toute la vérité et qu’elle est la seule à l’enseigner tout entière. Comme on a milité pour la libération de la Messe, il importe de militer pour le retour du petit Catéchisme.