Saint Thomas du Créateur

   Le titre d’origine n’est pas celui retenu depuis de longues années par l’éditeur qui avait déjà publié deux éditions de ce saint Thomas.

   Dans sa préface, Philippe Maxence explique la raison de ce changement : Quand ce petit livre parut en Angleterre en 1933 chez « Hodder & Stoughton », il s’intitulait simplement « St Thomas Aquinas ». Un titre presque banal, qui devait recouvrir bien des couvertures d’ouvrages, plus ou moins intéressants, consacrés à saint Thomas d’Aquin. L’auteur avait-il manqué de temps ou d’imagination, voire des deux ?

   L’éditeur s’était-il fait insistant ?

Difficile à dire et, au fond, peu importe ! Étrangement, il faut se rendre à la fin du chapitre IV pour trouver le véritable titre de ce livre, plus exact, plus poétique et plus chestertonien pour tout dire, que le titre banal retenu par l’auteur lui-même. Au terme de ce chapitre consacré à la grande question du manichéisme, Chesterton écrit, en effet : « Nous inclinerions à faire porter à l’homme devant lequel nous sommes le nom de saint Thomas du Créateur. » En un mot, tout était (presque) dit et c’est fort naturellement que l’éditeur et le traducteur l’ont retenu comme titre de la version française de cet ouvrage.

   Ce choix résume toute la qualité de cette édition.

   En nous offrant le texte intégral du petit livre de Chesterton dans un français clair et élégant, elle est parvenue à rester fidèle à l’esprit et au génie de l’écrivain en respectant le cœur même de sa démarche. On a coutume de dire que toute traduction est une sorte de trahison. Ici, nous avons affaire à une réhabilitation.