"Je veux dire aujourd'hui ma gratitude envers la vie. Parce que la vie est à la fois fragile et remplie de sens, être vivant est une grâce. "
L'HOMME NOUVEAU, N°1816, Antoine Rizzo :
On pourrait ne voir en Djamel Guesmi qu’un homme de théâtre parmi d’autres, et qui a trouvé sa niche : des spectacles sur des grands saints catholiques – François, Martin, Bernard – joués dans les églises ou en plein air. Il faut le remercier, ainsi que Valérie d’Elbée qui lui a permis de coucher sur le papier ce dont il voulait témoigner. Né en Isère dans une famille algérienne musulmane pauvre et récemment immigrée, le jeune Djamel quitte l’école quasiment analphabète, pour de petits emplois, et tombe dans la marginalité, synonyme de délinquance pour ceux qui jugent au faciès. Il tente sa chance à Paris où il connaît la misère et côtoie les bas-fonds.
Un jour, à 24 ans, il a le culot de frapper à la porte de l’un des grands noms de la scène parisienne de l’époque, Jean-Laurent Cochet, pour lui dire qu’il veut faire du théâtre avec lui. Et il est accepté, sans argent ni culture, par cet homme au grand coeur. Djamel va montrer très vite des qualités innées d’acteur mais également le sens de la mise en scène. Le lecteur découvrira comment cette passion et un travail acharné vont le conduire à Copeau, puis à saint François à travers la pièce du célèbre dramaturge sur Le Petit Pauvre. Il la met en scène, créant pour cela sa propre compagnie théâtrale. Il incarne un vrai théâtre populaire et cela le conduira jusqu’à jouer au Vatican devant le pape Jean-Paul II et, parallèlement, à la foi chrétienne et au baptême. Une belle leçon de vie et de foi, que Djamel Guesmi continue d’écrire.
Je m'appelle Djamel. Je suis né en France de parents algériens. En regardant mon parcours si bousculé, où j'ai couru de nombreux dangers et frôlé la mort dès mon enfance, je m'interroge : pourquoi mon chemin ne s'est-il pas arrêté, alors que plusieurs de mes proches n'ont pas survécu ? A défaut de pouvoir percer le mystère de mon histoire, je peux témoigner aujourd'hui qu'au milieu des tribulations, chaque jour est une promesse.
C'est là probablement la raison profonde de ce récit, où se tiennent ensemble la violence et la douceur, la fange et la beauté, l'odieux et le merveilleux, jusqu'au jour où tout a pris sens à mes yeux. Alors qu'aucun mot ne pouvait franchir mes lèvres sans balbutier, j'ai frappé à la porte de Jean-Laurent Cochet : le théâtre va me sauver de l'errance et de ma solitude. Par un travail acharné, je vais pouvoir enfin exprimer ce qui m'habite.
Un jour, une pièce de Jacques Copeau, qui met en lumière la figure de François d'Assise, tombe entre mes mains. Profondément touché par le Petit Pauvre, par sa joie et ses combats, je vais cheminer vers son Maître, monter et jouer la pièce à travers la France, jusque devant Jean-Paul II. Mon chemin n'est pas terminé. Si le cri silencieux de tous ceux qui affrontent la nuit trouve un écho dans mon récit, je veux tout autant me faire l'avocat de la joie, cette joie profonde qui vient en contrepoint d'une douleur parfois extrême.
Je veux dire aujourd'hui ma gratitude envers la vie. Parce que la vie est à la fois fragile et remplie de sens, être vivant est une grâce. Djamel Guesmi est comédien, metteur en scène, fondateur de la compagnie Les Tréteaux du Monde.
Fiche technique
- Reliure
- Broché
- Parution
- 2024
- Nombre de pages
- 136
- Hauteur
- 20.5
- Largeur
- 13.5
- Poids
- 0.172
- ISBN
- 9782220098241
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