LE FIGARO HISTOIRE, avril - mai 2021, François-Joseph Ambroselli :
Philippe Bornet sonde l'âme du conquérant et tente de deviner l'issue d'un face à face dont seuls les anges sont témoins. Son enquête est passionnante, déployée avec grâce et ponctuée d'anecdotes méconnues. L'Empereur n'était, certes, pas un dévot, mais il n'était pas non plus un athée et méprisait ceux qui, comme Fouché, considéraient la mort comme un "sommeil éternel". Il connut l'angoisse des grands hommes, aimait à interroger le destin en se plaçant à portée des obus. Cet ouvrage magistral rouvre un dossier maintes fois étudié et le passe au crible d'une analyse rigoureuse. Aucune frange de sa vie intérieure n'est oubliée: son héritage familial, sa morale de stoîcien, son rapport à la mort (qu'il trouvait presque grisante), sa tentative de suicide à Fontainebleau, qu'il jugea retrospectivement lâche, ou encore sa relation tumultueuse avec l'Eglise, dont témoigne son "regard foudroyant" vers les banquettes vides des cardinaux lors de la cérémonie religieuse de son son second mariage: les imprudents furent tous exilés.
LA NEF, n°336,Yves Chiron, mai 2021
Dans l’abondante production littéraire suscitée par le bicentenaire de la mort de Napoléon, deux livres traitent de son rapport à Dieu. Philippe Bornet, dans une étude classique et bien documentée, préfacée par Jean Tulard, scrute les convictions et les doutes de Napoléon en matière religieuse, et aussi leur évolution. Médecin de formation, il traite sur quatre chapitres de la maladie et des dernières années de l’Empereur et des nombreuses conversations qu’il eut sur la religion lors de son exil à Sainte-Hélène. Un autre chapitre, « Napoléon est-il franc-maçon », appelle des réserves. Trop inspiré des thèses du Père Michel Viot sur le sujet, Philippe Bornet en arrive à minimiser le caractère anticatholique et relativiste de la franc-maçonnerie au XVIIIe siècle, jusqu’à affirmer que « si Clément XII n’avait pas excommunié la franc-maçonnerie et porté un coup terrible au spiritualisme maçonnique, celle-ci n’aurait pas dérivé vers l’athéisme » ! [...]
« La question “Napoléon était-il chrétien ?” est un sujet qui peut difficilement être traité par un universitaire.
« Ce sujet paraît tranché et moi-même, ayant lu le général Bertrand, j’ai longtemps cru que Napoléon était mort théiste, muni des derniers sacrements pour complaire à l’opinion catholique, pour sacrifier à une religion nécessaire à la société et sans laquelle reprendrait inévitablement cette guerre de chacun contre tous, décrite par Thomas Hobbes.
« Il était temps de reprendre le dossier avec un œil neuf, et je m’efforce de poser ici sur la foi de l’Empereur un regard global, replaçant les pensées et les actes dans leur contexte, accordant plus de prix aux actions qu’aux écrits et aux écrits qu’aux paroles, sans oublier qu’on n’est pas le même enfant, adolescent, adulte agonisant. Napoléon en personne connut le doute et les préjugés de son temps sans jamais renier son baptême catholique. »
Fiche technique
- Reliure
- Broché, couverture souple avec rabats
- Parution
- mars 2021
- Nombre de pages
- 180
- Hauteur
- 20.5
- Largeur
- 13.5
- Épaisseur
- 1.5
- Poids
- 0.226 kg
- ISBN
- 9782372711777
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