Soeur  Ambroise Dominique Salleron - Dom Aubourg, un moine coeur du monde
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Soeur Ambroise Dominique Salleron

Dom Aubourg, un moine coeur du monde

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Présentation de jacques Dhaussy

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LE SALON BEIGE, Michel Janva : Une grande figure monastique, catholique et française 

   [....]La crise qui secoue l’Eglise lui paraît être en effet à trois niveaux. Le premier n’est que la conséquence, presque le symptôme des deux autres : ce sont les événements – comme l’affaire des prêtres-ouvriers – qui indiquent la démocratisation de l’Eglise, sa socialisation, son marxisme même. La crise s’arrêterait-elle là, elle serait grave déjà, mais non irrémédiable. Seulement, les deux autres étages sont plus graves, car plus fondamentaux. « Les âmes n’ont plus le goût de la Vérité » ; quant aux clercs, à tous les étages de l’administration ecclésiastique, ils ne savent plus penser, ne veulent plus penser, refusent la saine théologie. […]

   Dom Aubourg ne condamne pas le peuple qui suit  parce qu’il ne peut faire que cela. Il ne condamne pas les simples prêtres de paroisse, pasteurs là où ils sont. Il ne condamne pas même en premier lieu les prêtres-ouvriers, ceux qui ont tenté un essai honnête, sans donner dans le marxisme. En revanche, combien lourde est la responsabilité des évêques, de tous ceux qui savent et mènent le jeu, qu’ils soient prêtres ou non .

PLAISIR DE LIRE, N°194 :

   Pour rédiger cette biographie, l’auteur a consciencieusement classé et ordonné correspondances, travaux, témoignages, tous documents archivés authentiques, sans ajouter aucune considération personnelle. Cette méthode révèle bien l’absolue réalité de ce que fut l’existence et la pensée de ce moine du XXe siècle. Bien qu’ayant été reconnu « bénédictin inné » dès son ordination en 1910, il devint indésirable aux yeux de son abbé en 1929 et se retrouva projeté dans le siècle au service du diocèse de Bayeux. Là, son intelligence, sa charité, ses aptitudes et ses relations le rendirent indispensable et si populaire qu’il déplut en haut lieu et encourut une forme de persécution jusqu’à sa mort. Dom Aubourg fut témoin dès son ordination de l’ébranlement dont souffrit l’Église atteinte par le régime politique anticlérical : il connut la condamnation du Sillon, celle de l’Action française, de Teilhard de Chardin, puis les prêtres ouvriers, le JEC, le Concile... Dès ses premières années de vie monastique, Dom Aubourg eut un rayonnement culturel qui attira nombre d’intellectuels, d’artistes, d’écrivains ; leurs échanges épistolaires très nombreux enrichissent cet ouvrage et témoignent de la valeur de ce saint religieux.

   Pour qui ce livre ? Très bon lecteur adulte, curieux de l’histoire depuis 1939 comme du développement de la crise religieuse, pré et post-conciliaire.

LA NEF, Philippe Maxence, N°333 - 2021 :

   Il est difficile d’imaginer un bénédictin engagé dans les affaires du monde. Ce fut le cas pourtant de dom Gaston Aubourg (1887-1967), moine de l’abbaye Saint-Pierre de Solesmes. Celui-ci, que Louis Salleron s’était attaché à faire connaître, notamment à travers la publication d’un ouvrage dans la collection « Itinéraires », bénéficie aujourd’hui d’une biographie exhaustive, due à une des petites-filles de l’écrivain, sœur Ambroise-Dominique.

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Au sommaire :

  • De la présence maternelle à la présence de Dieu
  • Vers les îles étrangères
  • Au soleil de midi
  • Le chant du cygne
  • Présence consumante dans la nuit
  • Années de guerre
  • L'oeuvre de reconstruction
  • Le travail auprès des communautés religieuses
  • Aux feux de l'amitié
  • Tout perdu, sauf Dieu
  • En la présence absente de Dieu
  • Vers l'immuable présence
  • Postface - petite chronologie - Orientations bibliographiques - index

 Cahier de 8 pages de photos

    " On m’a baptisé “le sauveur de Bayeux”. Je suis bien incapable de dire si j’ai sauvé Bayeux. Je sais seulement que le matin du 7 juin 1944, j’ai risqué ma peau pour avertir des Anglais débarqués la veille et arrêtés à 5 km de là qu’ils pouvaient entrer dans la ville que les Allemands avaient quittée dans la nuit. " Dom Gaston Aubourg (1887-1967).

   Mais quel est donc le destin de cette pure figure que les Normands n’ont pas oubliée ? Soeur Ambroise-Dominique le ressuscite ici. D’une plume franche, alerte, élégante et précise, puisant dans ses notes intimes et l’importante correspondance qu’il entretint avec plusieurs amis, l’auteur campe le personnage : un Normand qui, quelques mois après son ordination, entre à Solesmes, alors en exil dans l’île de Wight. Prêtre habité par une insatiable curiosité, il incarne le prototype du moine savant, fidèle à la règle et à la spiritualité de saint Benoît.

   Quand Solesmes regagne les bords de la Sarthe, Dom Aubourg reprend ses études et différents services au monastère mais, en 1926, il ressent la condamnation de l’Action française par Pie XI comme une blessure. Solesmes, craignant alors d’être alors taxé d’insoumission, l’invite à s’éloigner de l’abbaye. Il sera plus tard "exclaustré ". Emportant avec lui son idéal monastique, son culte de la liturgie et du service de l’Église, il devient l’aumônier de la communauté des religieuses de Saint-Vigor-le-Grand, commune jouxtant Bayeux. Ces soeurs consacrent leur vie à l’éducation de 70 orphelines. D’abord à Dieu, il est aussi tout à tous, enseigne, écrit, catéchise, donne des conférences et son rayonnement ne tarde pas à lui ouvrir les portes de l’Institution des Dames de la Vierge Fidèle de Douvres-la-Délivrande qui compte 120 élèves, plus une maison à Bruxelles et "La Maison" de la rue du Montparnasse à Paris.

   Il jouit pendant vingt-trois ans de la confiance et de l’amitié de Mgr François-Marie Picaud, évêque de Bayeux, qui aime son franc-parler et son amour de la vérité. En 1954, ce dernier contraint, pour raison de santé, d’abandonner sa charge la cède à un successeur qui prend rapidement ombrage de la personnalité et de l’action de Dom Aubourg.

   Son dévouement, ses compétences, son principe d’action : "toujours partir du réel ", lui valent de faire partie des services de la reconstruction : églises, écoles, maisons particulières, et il lui est demandé de veiller à l’édification du couvent des bénédictines de Caen. Mais Saint-Vigor veut en faire son maire, ce qu’il déclinera, sans échapper à un nouvel anathème.

   Dom Aubourg est étroitement mêlé à la vie littéraire de son temps. Il échange avec Maritain, Louis Massignon, Bernanos, La Varende et Lucie Delarue-Mardrus. En 1939, il rencontre Saint-Exupéry, qui, graphologue à ses heures, brosse de lui un incomparable portrait. Il a une véritable « dévotion » pour Simone Weil après avoir lu dès 1948 La Pesanteur et la grâce.

   Ses dernières années à Caen sont le temps du détachement, malgré le soutien de ses amis. Il assiste impuissant à la déchristianisation, à l’effondrement des vocations et de la formation du clergé. Réhabilitation ultime, sous l’abbatiat de Dom Prou, c’est à Solesmes, dans le cimetière des moines, qu’il repose. Comme un testament, Dom Aubourg qui a tant voulu cultiver notre sens de Dieu et de l’Eglise lègue une œuvre écrite contemplative et pastorale largement inédite d’une extraordinaire profondeur, car "souffrir est sans doute ce qu’il y a de moins perdu pour les autres. "

Via Romana
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Fiche technique

Reliure
Broché, couverture souple avec rabats
Parution
Novembre 2020
Nombre de pages
376
Hauteur
24
Largeur
16
ISBN
9782372711685
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