L'HOMME NOUVEAU, Judith Cabaud, octobre 2021 :
Tout le monde connaît saint Martin – de nom. 3 000 communes en France l’attestent. Mais connaît-on ce personnage du IVe siècle qui, en dehors de son histoire de manteau, nous apporte un message pour notre temps ?
Dans un livre de la collection « La Manne des Pères », les Éditions Saint-Léger nous donnent en abrégé l’oeuvre biographique de Sulpice Sévère, contemporain gallo-romain et ami de Martin. Fils d’un militaire de carrière dans l’armée romaine, Martin est né en Pannonie, aujourd’hui la Hongrie. Dans les pas de son père, il devient à son tour soldat dans la cavalerie. Posté en Gaule, à la porte de la ville d’Amiens, un jour d’hiver rigoureux, il voit un pauvre tremblant de froid demander de l’aide avec insistance à la foule des passants. Martin s’approche de lui, enlève son manteau qu’il fend en deux morceaux et donne la moitié au pauvre. À 18 ans, Martin, issu d’une famille païenne, n’est pas encore baptisé, mais cette nuit-là, quand il voit en songe le Christ revêtu de ce tissu, il reconnaît le Jésus de l’Évangile qui lui dit : « Ce pauvre que tu as vêtu, c’est moi-même. » Martin demande aussitôt le baptême. Resté encore soldat, il retourne en Hongrie pour revoir sa mère qu’il réussit à faire baptiser, mais il revient en Gaule retrouver saint Hilaire, évêque de Poitiers. Martin souhaite se retirer et devenir moine. Il fonde le monastère de Ligugé. Nommé évêque de Tours, il continue malgré tout sa vie religieuse et fonde Marmoutier où il est rejoint par de nombreux disciples. Vivant dans la pauvreté, sa vie pastorale consiste à évangéliser les campagnes gauloises encore païennes, prêchant la parole de Dieu. Chemin faisant, il fait des miracles, chasse les idoles et cherche à rétablir une paix féconde partout où il passe.
Quel est le message de Martin de Tours pour notre monde actuel ? Au IVe siècle, la Gaule ne connaissait pas bien le christianisme, car l’Empire romain n’apportait que des valeurs humaines mêlées aux superstitions gauloises. Et quel est, de nos jours, l’état de la France et de l’Occident autrefois chrétiens qui parlent de valeurs plus que chancelantes et qui blâment des complots dignes des Gaulois plutôt que de redevenir vraiment chrétiens ?
À l’époque de Martin, l’arianisme refusait de voir en Jésus la divinité. Martin a lutté alors contre les hérésies qui dévastaient les milieux chrétiens, en enseignant l’amour et la confiance en Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme. De même, dans le monde actuel, l’engouement pour le conformisme de la pensée relativiste, devenue unique, nous renvoie à l’image des néopaïens anthropocentrés et hédonistes sans Dieu, vus à la télé, et dont les médias raffolent. Aujourd’hui, il nous faut davantage de chrétiens fervents, des nouveaux Martin pour sillonner les villes et les campagnes et instruire le peuple de Dieu.
Martin est né au début du IV° siècle. D'abord soldat, il reçoit le baptême et, peu de temps après il quitte l'armée pour rejoindre Hilaire, évêque de Poitiers. Il fonde une communauté d'ascètes à Ligugé, près de Poitiers, puis devint évêque de Tours en 361. Il fonde alors un monastère à Marmoutier, tout près de Tours, car il veut rester moine, même sans sa charge d'évêque.
Pendant vingt-cinq ans, il annonce partout la Bonne Nouvelle de Jésus aux gens des campagnes de cette région. En effet ils n'ont encore jamais entendu parler du Christ.
Martin est un homme de Dieu : il vit pauvrement, prie beaucoup, fait des miracles et devint célèbre.
Sulpice Sévère entend parler de lui, va le voir chaque année et décide d'écrire une Vie de Martin. Plus tard, il la complétera en racontant aussi sa mort.
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Fiche technique
- Reliure
- Broché
- Parution
- 2015
- Nombre de pages ou Durée
- 130
- Hauteur
- 20.5
- Largeur
- 13.5
- ISBN
- 9782364521063