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Fontenoy ne reviendra plus
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  • Fontenoy ne reviendra plus

Gérard Guégan

Fontenoy ne reviendra plus

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Lu sur PRESENT de mardi 28 aout Francis Bergeron :

Il est arrivé à Philippe Vilgier ce qu’il peut arriver de pire à un biographe : alors qu’il travaillait depuis des années sur son portrait de Jean Fontenoy, un autre historien, Gérard Guégan, le bat sur le poteau, en publiant, quelques mois avant lui, un Fontenoy ne reviendra plus (Stock 2011).

Le personnage, Jean Fontenoy, est certes étrange, fascinant à bien des égards. Mais il ne fut qu’un second couteau du journalisme, de la littérature, de l’aventure militaire ou politique, et même de la collaboration. Bien peu de gens connaissent Fontenoy. Alors, deux biographies de cet homme en moins d’un an, quel dommage pour celui des deux chercheurs qui y a consacré le plus de temps, le plus de passion. Mais aussi quel hasard extraordinaire !

Le Fontenoy de Guégan, lui, est largement basé sur les archives familiales. Il se veut une biographie romancée. Et l’écrivain tente de tracer le portrait psychologique d’un aventurier « pour comprendre de quoi nous sommes faits et à quoi tiennent nos destinées ». Le travail de Vilgier, pour sa part, est plus historique, plus universitaire, et il s’attache davantage à comprendre l’évolution des idées de Fontenoy, en particulier ce basculement de l’extrême gauche à l’extrême droite, qui est toujours un objet de fascination pour les historiens contemporains (le basculement inverse étant beaucoup plus rare et le plus souvent dicté par des considérations de pure survie, comme dans l’Europe de l’Est d’après-guerre).

De ce point de vue, les deux ouvrages ne se font pas concurrence. Quant aux cahiers iconographiques de l’un et l’autre livres, ils ne se recoupent pas, ce qui est particulièrement étonnant, compte tenu de la rareté des documents photographiques concernant ce personnage....

Francis Bergeron

Comme je viens d'une époque, voire d'un monde, où chacun jurait de rester éternellement fidèle à ses convictions, je me suis souvent demandé pourquoi tant de figures énergiques avaient ensuite, et parfois sans trop tarder, tourné la page de leur jeunesse.

Cette question, qu'est-ce qui pousse un homme à changer de camp, à passer, par exemple, de la gauche la plus enragée à la droite la moins clémente ?, a fini par m'obséder.

J'aurais pu en tirer la matière d'un pamphlet si ce n'est que je voulais toucher au-delà du cercle des convaincus.

Aussi ai-je ressuscité un écrivain du siècle dernier, Jean Fontenoy, qui, pour reprendre le mot de Malraux, ne rata rien de ce qui comptait, tout du moins dans ses vingt ans : la Grande Guerre, Dada, la révolution d'Octobre, Maïakovski, Lénine et Trotski, Moscou et Shanghai, Tzara et Crevel, etc. "

Or, lui qui était né pauvre, que l'école de la République avait su distinguer et dont les livres avaient séduit aussi bien Kessel que Colette, Blanchot que Céline, voilà que, contre toute attente (n'avait-il pas, l'un des premiers, dénoncé le nazisme dès 1933 dans un dossier de La NRF ?), il se fit soudain fasciste. " Quelques années plus tard, logique avec lui-même (et aussi par haine de la lâcheté), il ne lui resta plus qu'à partir mourir dans Berlin assiégée par l'Armée rouge. "

J'ai donc écrit Fontenoy ne reviendra plus pour comprendre de quoi nous sommes faits et à quoi tiennent nos destinées.

Gérard Guégan
Stock

Fiche technique

Parution
2011
Nombre de pages ou Durée
490
Hauteur
21.5
Largeur
13.5
ISBN
9782234062474