Sur Riposte Catholique :
S’il y a bien une figure qui reste au purgatoire de l’Histoire, c’est bien celle de Marie Tudor. Depuis le règne de sa jeune sœur, Élisabeth 1ère, l’historiographie protestante officielle en Angleterre n’a cessé de la dépeindre dans les pires termes, faisant d’elle « Bloody Mary », Marie la sanguinaire ! Le reste du monde a emboîté le pas, benoîtement, comme une évidence, soit par haine de l’Angleterre, soit par ce libéralisme qui veut que l’on pardonne tout aux hérétiques et aux schismatiques et rien aux fidèles de l’Église catholique...
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Isabelle Fernandez se garde d’opposer les deux sœurs jadis ennemies et sans tomber dans l’excès inverse qui conduirait à la porter aux nues, elle prend le parti de rappeler les aspects qui, dans cette reine malaimée car méconnue, font d’elle une figure d’exception dans l’histoire anglaise à plus d’un titre.
Car qu’on le veuille ou non, Marie Tudor est aussi Marie Ière, la première femme à ceindre la couronne d’Angleterre.
En Angleterre, ses ennemis ne transmirent que le souvenir des centaines de protestants suppliciés brûlés vifs pour leur foi. Ils déplorèrent que durant ces années 1550, l’Angleterre fut en pleine déconfiture politique, appauvrie spirituellement, archaïque en matière économique, et affaiblie intellectuellement.
L’héritage de Marie Tudor fut tout autant écorné en France. Joachim du Bellay parle de cette « furie et cruelle mégère », Voltaire a dit d’elle qu’elle « laissa une mémoire odieuse dans l’esprit de quiconque n’a pas l’âme d’un persécuteur », quant à Victor Hugo, il la décrivait ainsi : « c’était une jalouse reine, une vraie fille d’Henry VIII, et dont l’alcôve, comme celle de son père, s’ouvrait de plain-pied sur l’échafaud ».
Jules Michelet paracheva l’assassinat historique.
Cette légende forgée par des contempteurs de tous ordres est tenace et Isabelle Fernandez admet qu’une partie du bilan de Marie Tudor ne peut jouer qu’en sa défaveur : la restauration de l’autorité papale, l’alliance avec l’Espagne, les bûchers qui tentèrent de ramener le pays par la force dans le giron catholique, une infécondité tragique et la prise de Calais par les Français en 1558 permirent de stigmatiser ce règne trop souvent opposé au faste et à l’éclat élisabéthains.
Fiche technique
- Collection
- Biographie
- Parution
- 2012
- Nombre de pages ou Durée
- 400
- Hauteur
- 21.5
- Largeur
- 14.5
- ISBN
- 9782847347371
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