Pour nous restituer cette figure méconnue, Jean Deviosse a réuni une documentation considérable, précise et sûre, qu'il a passée au crible de la critique historique.
Octobre 732 : Charles Martel arrête à Moussais-la-Bataille, au sud de Châtellerault, l'avant-garde du gouverneur de l'Espagne musulmane, Abd al-Rahman.
Avec cette victoire dite " de Poitiers ", Charles entre dans l'histoire comme le rempart de la chrétienté contre l'islam. Image erronée, car ce combat, destiné à empêcher le pillage de la basilique Saint-Martin de Tours, eut surtout une portée symbolique. Image réductrice, car Charles s'affirma, en bien d'autres occasions, en grand homme du dernier demi-siècle mérovingien. Son père, Pépin II, s'était imposé comme l'unique maire du palais, véritable maître du royaume franc face à des Mérovingiens sur le déclin.
Fils d'une concubine, il dut batailler de 714 à 718 pour recueillir la succession et devenir à son tour un " presque roi ". Seuls son génie militaire et son sens de l'organisation lui permirent de triompher de ses rivaux, avant de lancer ses forces vers l'Aquitaine et la Septimanie, préparant ainsi la réunification de la Gaule sous un seul joug. Le premier de sa famille, il soutint l'évangélisation de la Frise et de la Germanie, et se posa en protecteur de la papauté.
Son prestige et son autorité étaient tels qu'il se passa de remplacer le Mérovingien Thierry IV, mort en 737, et se fit lui-même ensevelir en 741 dans la nécropole royale de Saint-Denis. L'œuvre de Charles annonce, tout entière, la Renaissance carolingienne, initiée par son fils Pépin le Bref et par son petit-fils Charlemagne.
Fiche technique
- Reliure
- Broché
- Parution
- 2006
- Nombre de pages ou Durée
- 310
- Hauteur
- 22
- Largeur
- 15
- ISBN
- 9782847342703