Introduction, traduction et notes de Mgr Bernard Ardura.
Un outil formidable pour le spécialiste. Une vraie pépite de portraits comme d'informations pour le curieux. Une source historique saisissante par sa modernité.
Après avoir longtemps enseigné à l'Université pontificale grégorienne, à Rome, Mgr Bernard Ardura a travaillé une vingtaine d'années au Conseil pontifical de la culture, dont il a été secrétaire. Président du Comité pontifical des sciences historiques (2009-2023), il a dirigé le Dictionnaire d'histoire de l'Église publié aux Éditions du Cerf.
L'HOMME NOUVEAU, Yves Chiron, février 2024 :
Hercule Consalvi, issu d’une vieille famille romaine, fut élève de l’Académie des nobles ecclésiastiques, qui formait les futurs diplomates du Saint-Siège. Il doit sa carrière à son intelligence et à son talent. Après avoir rempli différentes fonctions à la Curie, sous la Révolution il s’occupa des clercs français réfugiés à Rome. Arrêté par les troupes françaises d’occupation en février 1798, il fut incarcéré au château Saint-Ange avant d’être expulsé de la Ville. Sa carrière commence vraiment quand il devient secrétaire du conclave qui s’ouvrit à Venise, en novembre 1799, pour désigner le successeur de Pie VI, mort en exil à Valence. Le nouveau pape, Pie VII, le nomma procureur d’État, puis le créa cardinal et le nomma secrétaire d’État.
Consalvi occupa cette fonction à deux reprises, de 1800 à 1806 et de 1814 à 1823. Comme l’écrit Bernard Ardura, le président du Conseil pontifical des Sciences historiques, Consalvi a eu un rôle éminent à Rome pendant deux décennies parce qu’il s’est distingué « de bon nombre de ses contemporains et notamment de certains cardinaux de Curie, par sa prise de conscience de la situation nouvelle, créée par la Révolution, et de la nécessité de conjuguer la restauration du gouvernement pontifical et sa profonde réforme. Dans une situation politique et économique précaire, le nouveau secrétaire d’État se doit d’éliminer tout ce qui, dans l’ancien édifice étatique, s’est accumulé au fil du temps, pour faire des États pontificaux un État moderne ».
Le cardinal Consalvi, à partir de 1810, a écrit des Mémoires. Il s’agit non pas d’un texte unique et suivi mais de plusieurs écrits, rédigés à différentes époques, et portant sur différents événements, notamment le conclave réuni à Venise, le concordat signé à Paris en 1801, le mariage de Napoléon avec Marie- Louise d’Autriche. Ces Mémoires – six au total – sont riches de personnages, de faits et d’événements dont Consalvi fut parfois l’unique témoin. Le grand historien Jacques Crétineau-Joly a procuré la première édition de ces Mémoires en 1864, dans une traduction française. L’ouvrage fit référence pendant près d’un siècle, même si rapidement des doutes se firent jour sur l’exactitude de la transcription du texte et la fidélité de la traduction. Il fallut attendre 1950 pour que Mgr Nasalli Rocca (qui deviendra préfet du Palais apostolique et cardinal) publie la première édition critique de ces Mémoires en italien.
Cette édition permet aujourd’hui une nouvelle traduction en français, due au père Bernard Ardura, une traduction plus fidèle à l’original italien, annotée et très heureusement enrichie de notices biographiques et d’un index des noms de personnes et de lieux.
Rome, Paris, Vienne. Les démêlés avec les révolutionnaires, avec Napoléon Bonaparte, avec la curie romaine et le collège des cardinaux. Une véritable aventure.
Romain de noble naissance, Hercule Consalvi (1757-1824) est sans conteste un des ministres les plus influents que le Vatican ait jamais connus. Sa notoriété est due au rôle qu'il a habilement su jouer dans deux évènements majeurs de son temps : la signature du concordat avec la France de Bonaparte - toujours en vigueur aujourd'hui en Alsace et en Moselle - et le congrès de Vienne, qui détermina le concert des nations jusqu'aux guerres mondiales du XXe siècle.
Ces Mémoires nous révèlent quelle stratégie il mit en place, et grâce à laquelle le Saint-Siège sortit de la tourmente des guerres révolutionnaires au sommet de son autorité spirituelle et fut rétabli dans ses possessions temporelles pour un demi-siècle de plus. À la fois prudent et déterminé, Consalvi se distingue de ses contemporains par sa lucidité face à la situation radicalement nouvelle du monde et de l'Église de son époque. Pour lui, pas de restauration sans réforme. Plus qu'à quiconque, les États pontificaux lui durent de devenir un État moderne.
Fiche technique
- Reliure
- Broché
- Parution
- 2024
- Nombre de pages
- 488
- Hauteur
- 24
- Largeur
- 15.5
- Épaisseur
- 3.6
- Poids
- 0.770 Kg
- ISBN
- 9782204158589
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